Je viens d’acheter un nouveau jeu pour la Nintendo Switch, c’est le jeu Souldiers.
La Nintendo Switch continue de gâter ses joueurs avec de nombreux types de titres en ce printemps 2022. Dans la catégorie Metroidvania hardcore, Retro Forge et l’éditeur Dear Villager collaborent afin de proposer une nouvelle expérience sur diverses plateformes dont la Nintendo Switch. Les espagnols de Retro Forge nous font ainsi parvenir Souldiers en cette fin de saison printanière. Nous avons eu la chance de toucher à ce nouveau jeu indépendant afin de vous en parler plus précisément.
Commençons ce Metroidva-souldiers:
Souldiers nous entraîne dans une guerre d’un monde médiéval fantaisiste. Alors que nous suivons la stratégie d’un vieux mage de renom au sein de notre royaume, notre bataillon finit dans une étrange et profonde crevasse. Alors que nous nous attendons juste à trouver un moyen de sortir d’ici pour reprendre le combat, un faisceau de lumière apparaît au centre de la crevasse avec une jeune femme au milieu du rayon. Elle se présente comme étant une Valkyrie et nous annonce que nous sommes condamnés. Le seul moyen de survivre étant de la suivre. Elle disparaît dans sa lumière, suivie par le commandant de notre bataillon.
Le jeu nous demande alors de choisir une classe d’unité, après quoi notre avatar se dirige aussi dans la lumière. Nous arrivons sur un monde enchanteur et nous faisons la connaissance d’une autre Valkyrie nous accueillant sur le monde de Terragaya. Après avoir prononcé quelques paroles mystérieuses, elle disparaît et nous devons alors avancer par nous-même. Souldiers nous emmène alors dans une aventure de plus de vingt ou trente heures pour les meilleurs d’entre vous. Cela sans compter les annexes ou le 100% gonflant énormément la durée de vie du jeu. Un récit présentant de nombreux personnages, plein de mystères et nous invitant toujours plus à avancer pour faire la lumière sur le jeu et sur ses protagonistes.
Un scénario n’est jamais trop lourd en blabla bien dilué mais n’offre pas une intrigue originale et tombe parfois dans le cliché. La progression dans Souldiers est similaire à d’autres titres que nous classons dans les Metroidvania. La progression est assez linéaire à travers le récit et offre quelques annexes prétextes à des allers-retours. Vous vous y lancerez si vous n’en avez pas déjà assez en revenant dans d’anciennes zones pour accéder à d’autres lieux d’une zone devenus accessibles grâce à de nouveaux pouvoirs débloqués. La bonne chose c’est que Souldiers utilise ses checkpoints pour permettre de faire des sauvegardes mais aussi des voyages rapides, élément qui permet de gagner du temps dans ces aller-retours.
Par ailleurs, le terme Metroidvania nous permet vulgairement de résumer une expérience d’aventure plateformer à travers différentes zones avec des affrontements d’ennemis tout au long du parcours et ponctuées par un boss de fin de niveau. Ajoutons que le titre de Retro Forge est intégralement en 2D. Au milieu de tout ça, Souldiers ajoute à la recette un côté “Souls” et rend l’expérience exigeante comme elle l’a rarement été. Alors même que le développeur nous propose différents niveaux de difficulté, nous avouons avoir franchi la limite et diminué celle-ci pour finalement avoir trouvé l’expérience toujours relativement exigeante et difficile à recommander à des non-initiés.
Souldur de progresser:
Il nous faut détailler un peu plus le gameplay afin que vous compreniez la dimension exigeante du titre. Nous l’avions évoqué, nous sommes sur une expérience en 2D. Ainsi, comme dans un Metroid, nous avons différentes zones connectées les unes aux autres et chaque zone est assez vaste à explorer. La verticalité est également de mise et le titre peut exiger de nous une certaine précision dans nos sauts pour progresser. Notre personnage peut s’agripper à un rebord si celui-ci est à portée. Cette verticalité se retrouve bien plus souvent dans le lieu qu’on peut qualifier de Donjons plutôt que dans des zones servant juste de passage entre deux lieux.
L’exploration vous demandera d’activer des mécanismes et résoudre des énigmes pour acquérir de nouveaux artefacts ou pouvoirs afin de progresser toujours plus profondément. Votre route ne sera pas composée uniquement de mystères à résoudre mais également d’ennemis à vaincre. Il faudra bien vous cramponner pour vaincre certains ennemis, même basiques. Les coups ennemis peuvent enlever une quantité assez conséquente de vie et il n’est pas rare de mourir en quelques coups. Cela dépendra de votre expérience dans le genre et de la classe de personnage que vous avez décidé de prendre au début.
Nous pouvons choisir entre trois classes d’unité, le guerrier, l’archer ou le mage. Le premier est spécialisé en corps-à-corps et il est possible d’enchaîner attaque rapide et attaque lourde. L’archer possède un carquois et nécessite ainsi des munitions pour attaquer à distance. Si votre carquois est vide, vous pouvez toujours attaquer avec un petit chargement. Il est aussi capable de lancer son arc tel un boomerang. Vient enfin le mage qui peut envoyer des projectiles à têtes chercheuses et faire une explosion de magie à courte distance. Chaque classe a son propre arbre de compétences avec de nouvelles techniques actives ou passives à débloquer en montant de niveau et dépensant des points.
Il y a ainsi une dimension RPG où nos stats augmentent en changeant de niveau. Le joueur amateur se dit alors qu’en se retrouvant bloqué face à un ennemi coriace, il suffit juste de farmer pour devenir plus fort. Si telle est votre réflexion attendez-vous à tripler voire plus la durée de vie du jeu vu l’XP remporté à chaque combat. Nous gagnons bien plus de temps à considérer le problème tel un Souls et à prendre la décision d’apprendre les patterns des ennemis pour ajuster les meilleures attaques sur lui. Contre les boss, n’hésitez surtout pas à user d’objet de soin ou de buff puis à utiliser votre analyse de l’ennemi pour ajuster vos esquives au pixel près pour chaque attaque. Il est possible de se mettre en garde mais celle-ci dépend d’une jauge d’endurance. Une fois vide, votre garde est brisée temporairement.
Une beauté qui se fait attendre:
Il ne sera pas rare de ne pas remporter un combat, surtout de boss, à la première rencontre. La défaite vous mènera face à un écran de game over qui vous demande de retenter votre chance ou charger une sauvegarde. Les plus sensibles d’entre vous abandonneront assez vite Souldiers après avoir cassé quelques manettes pour exorciser leur frustration. Les autres se relèveront, persévéreront, reviendront à la charge en quête de victoire, potentiellement en s’équipant des meilleurs objets avec des bonus passifs qui feront la différence. D’ailleurs pour ajouter à la frustration, ces pièces d’équipement ne sont pas nécessairement à acheter ou à récupérer dans des coffres.
Il y a ainsi un part d’aléatoire de loot sur les monstres. Deux joueurs peuvent arriver face à un boss avec un équipement différent. L’un n’en a peut-être tout simplement pas looté tandis que l’autre a pu obtenir un anneau augmentant quelques stats et ajoutant un passif. Cet équipement peut faire la différence mais comme vous pouvez le deviner, le côté aléatoire fait qu’il vaut mieux choisir de persévérer dans l’analyse d’un ennemi coriace que de compter sur un farm d’XP ou de loot d’équipement.
Au-delà de ça, le bestiaire est varié et le jeu est très joli dans sa réalisation 16 bits colorée et est accompagné d’une bonne OST. Les décors sont surprenamment bien détaillés au premier plan comme à l’arrière avec des interactions inattendues pour une production indépendante. Comme le fait de voir de l’herbe brûler sous nos attaques de feu et les flammes s’étendre sur les autres brins d’herbe. Cela montre le degré de détail et le travail soigné effectué sur Souldiers. Ajoutons à cela, de belles animations d’attaques et un framerate stable en portable comme en TV. Il y a même une petite animation d’introduction au lancement du jeu pour nous accueillir. Il faut ensuite aimer ce style retro dont on comprend qu’il puisse ne pas plaire à ceux qui ne jurent que par une réalisation plus moderne.
Tout aurait pu se conclure ici et sur une note assez positive. Pourtant, notre expérience sur Souldiers a été globalement frustrante. Nous ne parlons pas de son côté exigeant mais de ses temps de chargement affreusement longs. Nous basons notre propos sur cette seule version Nintendo Switch et sans matière à comparaison. Mais chronomètre en main nous avions une moyenne de temps de chargement à plus d’une minute. Du chargement au lancement du jeu, au chargement de la partie, en changeant de zone ou après avoir perdu un combat pour recharger la partie. Il nous arrive de penser que le jeu freeze tellement l’attente est longue.
Puis d’ailleurs en parlant de ça, il y a un type de micro freezes après chaque sauvegarde de partie. Un phénomène qui dure dix secondes le temps de faire repop des éléments de décors et des ennemis. Chose assez inconfortable à constater et à relever. Des détails négatifs frustrants à relever sur un titre pourtant de bonne qualité sur beaucoup de points. Nous ne pouvons que souhaiter un suivi du développeur avec un patch qui corrigera ces défauts et la rendra plus confortable à jouer voire même un mode de difficulté plus adapté aux joueurs moins expérimentés du genre.
Voici ma séquence de gameplay qui vous montrera le début du jeu.
Souldiers:
Conclusion:
Souldiers est un bon mélange metroidvania, RPG et Souls-like. C’est également une très bonne production du studio Retro Forge et une performance louable pour un premier jeu. Joli et enchanteur, Souldiers a le potentiel d’être une bonne référence du genre. Son expérience exigeante peut décourager certains mais peut se révéler satisfaisante pour ceux qui se relèveront et sortiront victorieux du défi. Pourtant bien plus que la frustration de perdre, celle des temps de chargements nombreux et infinis ainsi que d’autres genres de bugs techniques ne nous permettent pas d’apprécier pleinement le jeu à sa juste valeur. Espérons un correctif de la part des développeurs.