Imp of the Sun: Ori au Pérou (Nintendo Switch)

Un autre jeu que j’ai eu en promo, Imp of the Sun la encore pour la Nintendo Switch.

Metroidvania d’exception d’abord exclusif à Microsoft avant d’être porté sur Nintendo Switch, l’onirique Ori and the blind forest avait fait sensation en son temps, chamboulant l’univers vidéoludique. Aujourd’hui soumis à des yeux experts, Imp of the Sun s’en rapproche tant en matière de gameplay que de direction artistique, au point qu’une question surgit, implacable, simple inspiration ou plagiat éhonté, le titre des développeurs de Sunwolf Entertainment parvient-t-il à briller au firmament des héritiers de Samus Aran ?

Lutin du Soleil:

Bien que banal, le récit bénéficie d’une mise en scène soignée. Pas de cinématiques en 4K, non, ici la sobriété s’impose mais avec brio, sans toutefois égaler la maestria d’Ori and the blind forest, le seul et l’unique.

Nous incarnons Nin, farfadet né de la dernière étincelle du Soleil. Plus cheap de prime abord que son illustre modèle, moins fantasque et moins intimiste, le scénario prend heureusement tout son sens au fil du jeu. Comme chacun sait, nulle forme de vie en effet ne prospère sans le majestueux pouvoir de l’astre du jour. Au nombre de quatre, les terribles Gardiens l’ont cela bien compris, aussi l’ont-ils dérobé et dissimulé. L’éternelle éclipse menaçant, l’étoile agonisante envoie sur Terre, dans une ultime poussée d’énergie solaire, ce cher Nin afin de restaurer toute la lumière et défaire les affreux chapardeurs.

Sacré pitch, n’est-il pas ? Et drôlement bien illustré avec ça, manette en main, l’impression d’évoluer au sein d’un dessin animé l’emporte. Au détriment du gameplay ? Pas nécessairement.

Ori au Pérou:

De style péruvien, Imp of the Sun nous entraîne depuis les plus hauts sommets de la Cordillère des Andes jusqu’aux confins de la forêt amazonienne. Nos connaissances dans le domaine se limitant néanmoins à Tintin et le Temple du Soleil, revenons-en rapidement aux acrobaties de Nin, aussi leste et vif qu’Ori le magnifique, plutôt pratique dans un environnement ouvert, abordable dans le sens qui nous plaira ! Rien n’entrave l’exploration, à l’exception d’éléments de décor qui nécessitent d’user de compétences spécifiques, conformément aux règles du genre.

Ainsi débloquons-nous au cours de notre périple, des aptitudes à la puissance phénoménale en échange d’artefacts à débusquer ou de boss à éliminer. Le gameplay s’étoffe donc d’un bon gros dash, d’une flamme d’envergure et même d’une métamorphose en un nuage de fumée tout indiqué pour traverser certains obstacles, révélant au fil du temps de nouvelles zones (en tout cas inaccessibles auparavant). D’apparence assez vastes, les allers-retours que nous y effectuons, le temps que nous y passons, nous bernent quant au périmètre en réalité limité de ces dernières. L’absence de véritable carte participe en outre de ce ressenti.

Tu m’prêtes ton GPS ?

Car si la mappemonde offre une vue d’ensemble, impossible en revanche d’afficher le lieu précis de ses déambulations. Compliqué, dans ces circonstances, d’atteindre son prochain objectif, certes inchangé, tataner ces satanés gardiens, évidemment. Mais puisqu’en attendant, rien n’indique les points d’étape, il n’est pas rare d’errer en quête du moindre bonus, d’un passage dérobé ou d’un chemin entrevu quelques heures plus tôt, aussitôt oublié.

Un écueil qu’avaient su éviter Metroid et Castlevania par l’intermédiaire d’une mini-map ô combien salutaire, contribuant en revanche à rallonger la durée de vie, forte d’une bonne grosse dizaine d’heures de jeu, voire le double pour qui s’entiche de la traque névrotique de l’ensemble des collectibles. Les indéboulonnables succès et le mode « éclipse », à la difficulté accrue, rehaussent encore le challenge.

Ô lumière bénie:

Bon. J’ai déjà tant dit, et si peu en même temps. Comment ne pas évoquer, pêle-mêle, les combats, les phases de plateforme, le gain de niveaux, et puis allant de pair, l’augmentation des points d’attaque, de santé et de lumière, dont la gestion constitue la bonne idée du titre ? Il s’agit après tout de la raison d’être de Nin, forcément indissociable du gameplay.

Pour remédier à l’épuisement graduel de sa jauge de vie causé par les chutes mortelles et autres formelles déculottées, il convient en effet, petite subtilité, de puiser dans son énergie lumineuse, évidemment tributaire de la clarté ambiante. Ses vertus régénératrices n’opèrent par conséquent qu’en des lieux bien exposés à la lumière naturelle, une icône nous informant en permanence de son intensité.

Avec un peu de jugeote, on l’exploite finalement assez peu. Loin d’être insurmontables une fois leurs patterns mémorisés, les boss quant à eux, ne font pas long feu. Patterns qui, de toute façon, s’avèrent très similaires d’un adversaire à l’autre, au contraire de la mise en scène, toujours très travaillée. Non, vraiment, seuls les bugs, très nombreux, ternissent durablement l’expérience.

Gare à l’insolation !

Parfois gênants au point de ne laisser d’autre choix que de relancer la partie, notamment lorsque notre avatar se retrouve empêtré dans le décor, les bugs, foisonnants, nous empoisonnent (trop) régulièrement la vie. Moins handicapantes mais largement aussi frustrantes au regard de la qualité de la bande musicale, remarquable, qui ne mérite décidément pas qu’on l’ampute, les coupures son (incroyable mais vrai) n’arrangent guère notre affaire.

Quel gâchis que de saccager ces sonorités d’influence sud-américaines, enfin du peu que l’on en connaisse ! Mais terminons sur une note plus positive, les graphismes très colorés et entièrement dessinés à la main. Tout bonnement somptueux, ceux-ci ne vont pas à nos yeux de profane, sans évoquer la civilisation maya. Dernier point et pas des moindres, la traduction française, à notre grande satisfaction.

Voici ma vidéo de gameplay découverte

Imp of the Sun #01: Gameplay découverte.

Conclusion:

Clone péruvien et lumineux d’Ori and the blind forest, Imp of the Sun, platformer 2D mâtiné de metroidvania dessiné à la main, se distingue par sa patte graphique éblouissante et son gameplay intuitif, d’une fluidité irréprochable. La durée de vie du soft, plus que correcte, offrira un certain challenge aux amateurs du genre. A déplorer cependant, de nombreux bugs entachant le plaisir de jeu, qui circonscrivent ce périple aux plus patients, seulement.