Cat Quest: C’est l’histoire d’un chat…

J’ai enfin reçu le jeu Cat Quest à l’instant sur Playstation 4 et donc voici le boitier ainsi que le blu-ray.

Parfois, il n’en faut pas beaucoup pour qu’un jeu attire l’oeil, prenez un univers coloré, une bonne dose d’éléments RPG, des quêtes à foison, ainsi que des chatons tout mignons parcourant un monde ouvert sur leurs pattes arrière, et vous obtenez Cat Quest. S’il a le même effet d’attirance qu’une pelote de laine pour un chat, le titre des développeurs de The Gentlebros a-t-il les arguments pour faire office de bon pedigree, ou n’est-il qu’un petit jeu oubliable parmi tant d’autres ?

C’est l’histoire d’un chat.

Le moins que l’on puisse dire avec Cat Quest, c’est qu’il ne perd pas de temps en explications inutiles et en dialogues à rallonge. A quoi bon s’embêter lorsque l’expérience de jeu proposée est aussi simplifiée et intuitive, au point qu’un joueur lambda puisse maîtriser le gameplay en deux minutes chrono ? Plus globalement, c’est sur ce principe d’instantanéité que sont construits les différents aspects du jeu. Introduite d’un coup de patte par une courte cinématique, l’intrigue peut se résumer en quelques lignes, plongé dans les contrées de Félingard, le joueur incarne un jeune matou dont la soeur s’est fait enlever par le mystérieux Drakoth. Attention, notre héros n’est pas dans la catégorie des chats de gouttière, il porte la marque des chasseurs de dragons, les Dracosangs, et est donc promis à vivre une aventure… loin d’être palpitante pour le coup, mais plutôt générique à souhait. Les développeurs jouent d’ailleurs sur cet aspect en déroulant le tout sur fond d’autodérision, de références et de jeux de mots bien léchés à chaque ligne de dialogue. Le jeu étant intégralement traduit en Français, on parcourt ainsi les plaines Minet et les montagnes Ronron avant d’arriver au triangle des Bermiaoudes, proche de la Chapitale et de son lac où l’on peut croiser au passage le forgeron Kit Cat. Que l’on trouve ça lourdingue ou que l’on accroche, cela participe à rendre l’univers de Cat Quest bon enfant et joyeux.

Sortez les griffes:

Si le tout tient la route, Cat Quest ne se mouille donc pas avec sa trame narrative, mais se distingue plutôt par la structure de son monde. Immédiatement parachutée dans l’action, notre petite boule de poil se déplace en vue de trois quarts sur une immense carte posée à plat et sur laquelle le danger rôde. Tout se passe sur ce mini monde ouvert en 2D, combats, exploration, découverte des donjons, des villes et des quêtes, le tout en étant en permanence guidé par une flèche indiquant où se rendre afin de faire progresser l’aventure principale ou l’une des nombreuses quêtes secondaires, si vous le souhaitez puisque la liberté est totale. La preuve que Cat Quest est avant tout conçu pour être joué par n’importe qui, il fait attention à toujours caresser le joueur dans le sens du poil, en évitant de le noyer dans des options à foison ou de le frustrer. La mort, par exemple, n’entraîne aucune perte sachant qu’en cas de pépin, il suffit de faire une petite sieste dans l’une des auberges qui parsèment généreusement la carte pour regagner de la vie, du mana et sauvegarder la progression.

Tout est pensé de manière simple pour éviter la prise de tête et favoriser les courtes sessions de jeu, de l’interface à l’ergonomie parfaite, notamment pour les supports nomades, jusqu’au système de combat, un bouton pour donner un coup d’épée, un autre pour rouler afin d’esquiver les attaques des monstres, représentées de manière claire par des marqueurs au sol, et une poignée d’autres pour enclencher jusqu’à quatre sorts, sachant qu’il y en a sept déblocables au fil de l’aventure.

Etant donné que les attaques physiques font regagner du mana, il faut alors alterner judicieusement entre esquive, corps à corps et utilisation des sorts. Ceux-ci peuvent gagner en puissance moyennant quelques piécettes dans les demeures des sorciers, tandis qu’à chaque montée de niveau, les statistiques (points de vie, puissance physique et magique) de notre matou montent automatiquement. C’est le système d’équipement qui vient apporter une légère touche de personnalisation sur la façon d’appréhender le jeu.

Dans chaque donjon ou à la fin de certaines quêtes, le joueur est récompensé généreusement en armes et armures, qui évoluent tout simplement en niveau pour conférer de meilleures statistiques lorsqu’une pièce est obtenue en doublon. Un concept simple et bien pensé permettant d’alléger le jeu en interfaces superflues, mais qui n’empêche pas d’avoir rapidement un inventaire rempli d’objets inutiles dans 95% des cas.

Le RPG qui tourne en ronron:

Vous l’aurez deviné, un tel système oblige forcément à consacrer du temps pour nettoyer à la chaîne certains donjons dans l’optique d’améliorer son équipement. Quand on voit qu’ils ont tous le même aspect graphique et qu’ils ne proposent aucune énigme, seulement du massacre de créatures en bonne et due forme, cela peut vite devenir redondant. Les quêtes sont là pour dynamiser tout cela avec une structure bien particulière. Au lieu d’accomplir l’intégralité des quêtes d’un point A avant de passer à celles du point B puis au point C, et répéter l’opération jusqu’à devenir le chat le plus puissant du monde, les séries de quêtes se font sur la durée puisqu’elles demandent un niveau minimum toujours plus élevé à chaque palier afin d’être menées à bien. Cat Quest force ainsi le joueur à faire des allers-retours entre chaque petit village où l’on trouve un panneau de quêtes, jusqu’à trouver celles adaptées à votre niveau. De quoi entraîner une certaine lassitude à force de parcourir en long et en large la carte, d’autant plus qu’on parle là de quêtes Fedex dans toute leur splendeur. Elles ont toutefois le mérite d’embarquer le joueur dans des situations loufoques, faisant décocher un sourire de temps à autre.

N’espérez pas trouver une once de difficulté, le tout reste très léger, pour peu que vous accomplissiez les quêtes adaptées à votre niveau et que vous n’allez pas vous frotter directement aux monstres peuplant les zones les plus reculées. On peut d’ailleurs regretter que les environnements se montrent si peu variés. Grosso modo, c’est 90% de plaines et de forêts. La patte graphique haute en couleurs et la bande-son entêtante restent toutefois accrocheuses, si bien que malgré ses défauts et son manque de profondeur, on finit par ne pas voir les heures défiler dès lors que l’on pose nos mains sur Cat Quest et que l’on se laisse séduire pas son côté décontractant. Le jeu semble en plus bénéficier d’un suivi de la part de ses développeurs, puisqu’une mise à jour gratuite est venue apporter (sur PC pour le moment) un mode New Game + ainsi que le « Mew Mode », soit la possibilité de redémarrer à zéro l’aventure en modifiant certains paramètres, comme la possibilité de monter en niveau, afin d’ajouter un peu de piquant.

Voici la bande annonce du jeu.

Cat Quest: Bande annonce.

Et pour terminer, voici l’écran de lancement du jeu.