Si je vous dis que je suis en route pour aller « Au plus profond des Caraïbes » est-ce que cela vous dit quelque chose ?
Pour ceux qui ne l’aurai pas compris, je part réveillonner sur l’île de Mêlée. 😀
Je ne vous le cache pas c’est avec une très grande émotion que je retourne à MONKEY ISLAND. 😀
Vu le décalage horaire entre ici et la bas (en plus du temps qui ne s’écoule pas à la même vitesse), je vous souhaite déjà à tou(te)s une bonne année 2023 et surtout une bonne santé.
C’est avec une joie non dissimulée, que je vous présente le nouveau jeu que je me suis acheté et qui est Return of Monkey Island sur Nintendo Switch, ayant connu la série à l’époque sur Amiga 500 et étant ma saga préférée (au point que si j’aurai eu un fils, je voulais l’appeler Guybrush), je me devais de l’acheter.
Avant de commencer, voici les commandes du jeu.
Présenter la série des Monkey Island est-ce un outrage ? Si les poilu(e)s du gaming me répondrons que oui, je leur rétorquerais qu’une série aussi bonne se doit d’être transmise à travers les générations et je n’hésite donc pas à faire un rapide compte rendu de ce qui en fit une oeuvre si importante et intemporelle. Pourquoi cela ? Et bien, car le dernier opus de la série, Return to Monkey Island, viens d’arriver en septembre sur nos Nintendo Switch (ainsi que sur Playstation 4) avec, à la baguette, les magiciens des deux premiers opus, Mr Ron Gilbert et Dave Grossman. Un duo qui avait su nous offrir ce qui fut pour beaucoup les meilleurs jeux de la période d’or du point’n click. Alors plus de trente ans après leur dernière collaboration, la magie vaudou fonctionne-t-elle toujours aussi bien ? La réponse est un grand oui et j’espère que ce titre saura mettre en lumière le revival actuel du genre.
Mon Dieu quel démarrage !
Avec trente ans d’attente, il y a des choses qui font un effet immédiat. Au lancement de Return to Monkey Island, c’est dans un premier temps l’apparition du logo Lucasarts. Ce studio mythique avait su nous abreuver de titres tous plus géniaux les uns que les autres. Citons en vrac, Maniac Mansion, Day of the Tentacle, Sam & Max, Jedi Knight, KOTOR, sans oublier la série des Monkey Island. Racheté en 2012 par Disney, le studio, comme la franchise des Star Wars, ne fut plus qu’un porte-nom vivotant plus ou moins dans une médiocrité bien éloignée de ses heures de gloire. Mr Gilbert, parti fonder un nouveau studio, multipliait pourtant les appels du pied pour qu’on lui laisse reprendre sa série, et ce n’est que maintenant, en 2022, que la suite directe de l’épisode deux débarque.
Nous commençons notre aventure avec un jeune homme, portrait craché de son père Guybrush Threepwood, qui va rapidement lui raconter l’une de ces aventures. Le ton est donné d’entrée. L’humour et les anachronismes sont de retour, mais ils sont cette fois-ci accompagnés de deux compagnons qui font mouche, les références aux anciens épisodes ainsi qu’un petit air de nostalgie. Retrouver notre héros maladroit devenu papa, comme sans doute une grande partie des joueurs des deux premiers opus, est extrêmement touchant pour le poilu que nous sommes. La jeune génération qui découvre la série avec cette aventure n’y verra qu’une ficelle narrative, mais celle-ci fonctionne parfaitement, peu importe notre histoire avec la saga.
Concernant le point sur l’histoire, il est tout à fait possible de commencer cette histoire sans rien connaître des aventures précédentes. Si nos anciennes connaissances font partie de cette histoire, jamais il n’est nécessaire d’avoir une connaissance encyclopédique de la série pour profiter de la narration. Par contre, les amoureux de la licence vont se régaler avec un nombre de clins d’oeil à la série tout bonnement hallucinant. Je ne dévoilerai rien de l’intrigue dans ce test, mais Lechuck fera bien évidemment partie du casting, tout comme Elaine, Stan, Ottis, le cuisinier ainsi que la sorcière vaudou, ainsi qu’une foultitude de nouveaux personnages tous plus étonnants les uns que les autres.
Un petit livret en forme de Scrapbook nous permet de retrouver les éléments importants des épisodes de la série. Ces résumés sont toutefois très décousus et, bizarrement, il est nécessaire d’avoir joué aux premiers épisodes, ce que je vous conseille fortement vu leurs qualité, pour profiter de l’humour des situations narrées par Guybrush. Ce n’est pas tout ce qui concerne le fan service, puisque tout au long de notre aventure, des cartes de jeu parsèment notre parcours. Sur chacune d’entre elles, une question à choix multiples concernant la série et ses développeurs est posée, à nous de répondre correctement au plus de questions possibles.
Voici le Scrapbook qui vous narre le résumé des deux précédent épisodes, je vous l’ai enregistré avec le texte et les voix, ainsi qu’uniquement le texte pour ceux qui comme moi n’arrive pas a lire le texte qui passe vite.
Return to Monkey Island #01: Album Scrapbook (texte + voix).
Return to Monkey Island #01: Album Scrapbook (texte).
La force est avec lui !
Qu’est-ce qui avait bien pu faire la force d’une série pour qu’elle traverse ainsi les âges ? La réponse tient en deux points, des dialogues et situations extrêmement cocasses ainsi que des énigmes de qualités. Ron Gilbert et Dave Grossman ont-ils perdu de leur talent ? NON ! Depuis les premières secondes passées à chercher un Scorbut-Dog, jusqu’à la dernière énigme proposée, à aucun moment je n’ai eu envie de poser ma Nintendo Switch. Toujours avec un grand sourire aux lèvres, j’ai passé une bonne heure (et c’est loin d’être fini) à m’amuser des problèmes rencontrés par Guybrush et à rigoler devant les solutions qu’il met en place pour s’en sortir.
Guybrush est un pirate que personne ne prend au sérieux et dont les connaissances ont souvent beaucoup de choses à lui reprocher. Il va donc falloir l’aider à mener à bien sa quête, trouver le trésor de l’île aux singes. Pour cela, nous disposons de deux modes de difficultés. Le premier le mode normal nous permet d’avancer assez facilement dans l’aventure, les énigmes sont à la portée de nombreux joueurs, qu’ils soient amateurs ou non. Le second mode, difficile, nous offre un challenge bien plus élevé avec des combinaisons d’objets parfois alambiquées.
Pour nous simplifier la tâche et éviter les phases de « j’essaie tout ce qui est possible, car là franchement je n’ai pas d’idée », deux mécaniques nouvelles s’offrent à nous. Je passerais sur la possibilité d’afficher tous les éléments du décor avec lesquelles nous pouvons interagir, c’est devenu une mécanique classique et elle est bien présente ici, il est donc très rare de rater un élément important. Je parlerai ici plutôt des combinaisons et du livre vaudou.
Trop souvent, lorsque nous sommes coincés dans un point’n click, c’est qu’il nous faut prendre deux objets et les assembler ou que nous devons tester d’appliquer un item sur un élément du décor. Nous avons alors le droit à une litanie du style « non, vraiment, ce n’est pas une bonne idée » et forcément, au bout d’un moment, cette phrase répétée ad nauseam est un poil agaçante. Pas de problème ici, car il est impossible de mixer deux éléments qui ne le peuvent pas, une croix nous indique que c’est inutile. Nous évitons ainsi les prises de têtes.
Que faire, dès lors, dans le cas où nous sommes coincés ? Et bien, nous pouvons consulter le livre vaudou. Celui-ci nous fournit des indications en suivant une échelle. Si le premier indice est insuffisant pour nous guider, un second est disponible et ainsi de suite. Toutefois, de manière générale, en mode normale, les objectifs sont clairement indiqués et il est rare d’être bloqué, ce qui n’est plus le cas en mode difficile. Notons d’ailleurs que ces deux modes de difficultés font plus que doubler la durée de vie de Return to Monkey Island tant l’expérience est différente
Une nouvelle génération de pirate:
Une narration au top, des mécaniques remises juste ce qu’il faut au goût du jour, et un fan service d’une grande qualité, tout cela est bien bon, mais il va falloir se tourner dès à présent sur la partie technique de ce Return to Monkey Island. Et débutons par ce qui aura fait couler beaucoup d’encre numérique depuis les que les premières images furent présentées, la patte artistique que nous devons à Rex Crowle.
Nous sommes forcément très loin du rendu en pixel art des deux premiers épisodes, mais nous nous éloignons aussi de ce qu’avait proposé les deux remasters des épisodes 1 et 2. Dans un style beaucoup plus travaillé et qui utilise beaucoup plus les polygones, nous avons droit à un design très original, mais qui respecte parfaitement les codes de la série. Cet univers mélangeant piraterie et vaudou est parfaitement rendu et les lieux que nous croisons nous sont à la fois familiers tout en ayant été modernisés. Le résultat est plus que probant et à aucun moment il ne m’a semblé que les graphismes n’étaient pas en adéquation avec l’aventure, bien au contraire.
Même s’il n’arrive qu’en fin de test, évoquons ensemble le second choc que j’ai subi au moment de lancer ce Return to Monkey Island, celui de la bande-son. Dès les premières minutes, les titres des trois compositeurs originaux que sont Peter McConnel, Clint Bajakian et Mickaël Land résonnent dans nos oreilles et font remonter tout un tas de souvenirs. Fini les pistes jouées grâce à des processeurs sonores, nous avons maintenant droit à une orchestration de ces thèmes reconnaissables entre mille. Je regrette juste certains morceaux qui tourne en boucle lors je voulais tester toutes les options de dialogues. Le doublage n’est pas en reste, chaque personnage joue son rôle à merveille et mon seul regret de joueurs est de devoir nous contenter d’une VO sous-titrée.
Terminons par la prise en main. Nous déplaçons notre ami Guybrush à l’aide du stick de nos joy-cons, faisant ainsi apparaître les points d’intérêt du décor. Il est ensuite très facile de se rapprocher de ceux-ci, ou de les faire défiler avec les touches L et R, pour faire apparaître les différentes actions possibles. Fini les verbes à sélectionner des premiers épisodes, le tout est bien plus facile à prendre en main et rend l’aventure bien plus aisée pour les novices du genre. Notons qu’en mode nomade, le tactile est de la partie, ce qui améliore encore davantage la sélection des items.
En attendant de vous mettre mes séquences de gameplay, voici deux bande annonce.
Return To Monkey Island: Bande annonce.
Return To Monkey Island: Bande annonce de lancement.
Conclusion:
Après trente ans d’attentes, la saga des Monkey Island ne gâche pas son retour en nous proposant un épisode mêlant classicisme, fan service et modernité. La patte de Ron Gilbert et de Dave Grossman pour les dialogues et les énigmes n’a pas pris une ride tant elle se montre efficace et drôle tandis que la patte artistique de Rex Crowle fait mouche en proposant une relecture moderne des codes de la série. Les mécaniques de jeu sont mises au goût du jour en évitant tout ce qui pouvait engendrer de la frustration sans pour autant simplifier les énigmes. La prise en main, que ce soit en nomade ou en docké, est toujours optimale et la bande-son est une oeuvre à elle toute seule. Un titre qui magnifie le point’n click et qui lui redonne ses lettres de noblesse dans le monde du jeu vidéo.