Leisure Suit Larry: Wet Dream Dry Twice (Nintendo Switch)

Le deuxième jeu de la série Leisure Suit Larry (et le dernier que j’ai acheté aujourd’hui) est Wet Dream Dry Twice.

Après un retour bienvenu et salué, Larry Laffer nous présente aujourd’hui la suite directe de ses aventures. Toujours révélateur des mentalités de son époque depuis les années 80, Leisure Suit Larry continue d’enfoncer les portes du politiquement correct et de la décence pour nous offrir ses répliques de tombeur sur le retour. Mais comme la société, Larry évolue à son rythme. Et si cet épisode était celui de l’âge de raison… non faut pas déconner non plus !

Les rêves humides ça mouille les draps:

Seul bémol dans ce déroulement, la quatrième partie du récit, sur les cinq que comporte cet épisode, est moins inspirée. En revenant sur les lieux du dernier épisode en date, dans la ville de New Lost Wages, Larry sort un peu trop de son rôle de playboy. Même si l’aventure est toujours aussi plaisante et offre un final surprenant, nous ne retrouvons pas ce qui a fait l’ADN de la série. C’est une vraie prise de risque de la part des développeurs qui se rapprochent bien plus des canons d’un jeu d’aventure.

Malgré ce revirement, l’humour est toujours omniprésent dans cet opus. Cet humour, qui prend sa source sous la ceinture et qui a fait la joie des joueurs n’a pas disparu, loin de là. Les allusions coquines fusent à cent à l’heure tout le long de notre aventure. Pas une ligne de dialogue ne cache un sous-entendu, ou ne le cache pas d’ailleurs. Larry est en pleine forme et il ne rate aucune occasion pour tenter de montrer à quel point les années 80 fonctionnaient, d’après lui, de manière bien différente. Le décalage avec la technologie et la culture des années 2020 est lui aussi source d’amusement et de moquerie qui font mouche, même si ce décalage est moins exploité que dans l’épisode précédent.

Nos aventures se déroulant dans un archipel paradisiaque, nous allons aussi retrouver pas mal de références. Que ce soit à Mario ou à Monkey Island, une foule de détails sont cachés dans les décors que nous parcourrons. Une foule de phallus se cache aussi plus ou moins bien dans les décors, un choix esthétique qui nous met dans l’ambiance et qui fait rire au début, mais qui se montre lassant à force. Il est aussi regrettable que les conquêtes de Larry se jettent directement sur lui sans aucun préambule. La drague a disparu de cet épisode.

Bien sûr, il faudra toujours mélanger des items improbables pour obtenir l’effet, encore plus improbable, voulu. Souvent matière à prise de tête dans de nombreux titres, cette mécanique, dans ce Larry, n’échappe pas à la règle. Toutefois, de manière générale, j’ai moins souffert sur ce titre que sur d’autre point’n click. Seuls, deux ou trois passages ont demandé le sacro-saint « essai tout ce qui est possible » pour venir mettre en place une interaction difficile à prévoir. De même, la durée de vie semble dans la partie haute du panier des titres du genre. Il aura fallu presque 20 heures pour en venir à bout, il en faudra sans doute moitié moins pour les pros.

Avec la technique ça passe toujours mieux:

La série des Leisure Suit Larry a toujours offert des graphismes soignés, surtout pour ses protagonistes féminins. Ce second épisode, depuis son retour sur le devant de la scène, confirme cet état de fait. Les décors, dans un style très cartoon, regorgent de détails. Il est toujours regrettable que trop peu d’animations ne viennent nous divertir, mais cela ne vient pas non plus gêner la lisibilité. Un mal pour un bien. De manière générale, les animations des personnages sont correctes. Certes, un point’n click ne se juge pas sur ce critère, mais donner l’impression de faire partie d’un dessin animé est toujours un plus. De ce côté, le titre de CrazyBunch ne déçoit pas. Chaque protagoniste a ses mouvements propres. Ce n’est pas du Pixar, mais le rendu est suffisant pour ne pas nous sortir de nos aventures.

La navigation, que ce soit dans les menus ou dans les décors se fait parfaitement, aussi bien en nomade qu’en docké. La gestion des joy-cons est optimale. Les sticks servent à déplacer Larry ou le curseur. Les touches ZL et ZR permettent de faire défiler les points d’intérêts présents dans le tableau, évitant ainsi de rater un item important. Le reste est plus classique, mais associé au tactile en mode portable, c’est un vrai plaisir de naviguer à travers les menus, certes, c’est un peu moins souple qu’à la souris, mais tout aussi ergonomique. Le mode docké perd de cette souplesse, mais il reste tout à fait jouable et permet de profiter de ces plantureuses … aventures dans des conditions plus qu’acceptables.

Si les voix ne sont pas disponibles en français, les sous-titres et les traductions sont de qualités. Nous ne perdons rien de l’humour grivois du titre. Toujours en PEGI 16, les scènes de jambes en l’air sont toujours un peu plus que suggérées, mais restent visibles par un public allant des adolescents pervers avertis aux adultes dépravés consentants. De même, les suggestions de Larry et des truculents protagonistes de nos aventures sont adaptées à la limite d’âge proposée et sont toujours tournées en dérision allégeant ainsi les propos.

Voici ma vidéo de gameplay du début du jeu.

Leisure Suit Larry: Wet Dream Dry Twice #01: Partie 01.

Conclusion:

Qu’on se le dise, Larry Laffer est devenu un adulte ou presque. Fini les listes de conquêtes, il se concentre désormais uniquement, ou c’est tout comme, sur l’élue de son coeur dans une aventure légère et prenante. Ce que la licence a perdu en grivoiserie, elle l’a compensée en clarté sans jamais perdre en chemin l’humour porté sur la chose qui fait sa renommée. Ses énigmes sont toujours un modèle de logique et de débilités assumées. Le décalage entre Larry et les années 2020 s’estompe peu à peu, mais sa quête est d’autant plus attachante. Son gameplay, classique, est porté par des contrôles, optimisés pour nos Nintendo Switch, qui le rendent agréable à jouer peu importe les conditions. Les fans d’humour lubrique et de point’n click y trouveront forcément leur compte et seuls les aficionados de la première heure, attachés aux humiliations subies par Larry, risquent de se plaindre de ce revirement. La série des Leisure Suit Larry a su se renouveler et nous avons hâte de voir sa suite.

Leisure Suit Larry: Wet Dream Don’t Cry (Nintendo Switch)

Je me suis aussi acheté le pack avec les deux jeux Leisure Suit Larry sur Nintendo Switch à commencer par Wet Dream Don’t Cry qui est le premier.

S’il y a bien un nom parmi tant d’autres qui ont marqué la culture des point’n click, il s’agît bien de ce bon vieux Larry Laffer. Le protagoniste d’une série encore et toujours destinée à un public mature créé par Sierra fait un comeback après une dizaine d’aventures étalées sur les 30 dernières années. Cette dernière bien nommée Wet Dream Don’t Cry porte déjà avec ce titre un jeu de mot salace que l’on peut facilement rattacher à la personnalité de ce cher Larry.

Papy Larry découvre Internet:

Alors qu’a l’accoutumée, les aventures de Larry se passent dans un décor des années 80, avec des pantalons pattes d’éléphant et des chemises ouvertes laissant dépasser des buissons de poils encerclés d’une chaîne en or, cet épisode joue la carte de l’avancée dans le temps. En effet vous commencerez l’histoire en vous réveillant après plusieurs années dans un complexe étrange et insalubre avant de retrouver la lumière du soleil. Larry n’aura pas pris une seule ride pendant ce long sommeil. Ainsi une fois fraîchement arrivé dans le présent, vous ferez la rencontre du running gag qui vous suivra pendant toute la durée du jeu, une critique mêlée à une parodie de notre société actuelle du point de vue d’une personne venant du passé. Notez là qu’il s’agît bien d’un reboot et non pas d’une suite quelconque, de sorte que n’importe qui pourrait commencer le jeu sans ne jamais avoir entendu parler de la franchise sans être dépaysé (bien entendu il y aura des références aux anciens pour faire plaisir aux fans).

Notre protagoniste se retrouve tel un adulescent complètement dépassé par les nouveaux usages de la drague moderne et va donc faire face à des jeunes absorbés par leurs téléphones qui postent des photos sur Instacrap et Farcebook ou draguent sur Timber au lieu de se rencontrer physiquement. Vos aventures vous emmèneront dans une suite de rendez-vous sur Timber après avoir trouvé accidentellement un smartphone dans les toilettes d’un bar, une quête pour rattraper le retard technologique et augmenter votre note afin de pouvoir avoir un rendez-vous avec Faith, une cible de plus dans le tableau de chasse de Larry. Vous croiserez sur votre route une entreprise technologique malveillante appelée Prune et faisant office de parodie non cachée d’Apple avec un vagin en guise de logo… Préparez vous pour environ 8 heures d’allers-retours et de collecte d’objets pour progresser.

Bien (mal)heureusement, la touche Leisure Suit Larry est toujours présente et l’écriture des différents dialogues ne vous épargnera pas une bonne pelletée de blagues salaces qui vous feront probablement souffler du nez de temps en temps tant elles sont ridicules (même forcées parfois). C’est un point qui pourrait être handicapant et qui dépendra vraiment de votre humour, mais sachez que le jeu, se basant complètement la dessus, sera du quitte ou double. Fort heureusement, il y a quelques moments où le jeu brille, notamment un passage vous mettant dans un environnement complètement pixelisé en hommage aux premiers jeux de la série et se concluant dans un dialogue avec le président Donald Trump.

Au niveau du gameplay, c’est un point’n click tout ce qu’il y a de plus classique, vous pouvez, selon vos préférences, vous déplacer et pointer des objets avec les 2 sticks ou  avec l’écran tactile en mode portable. Les nombreuses interactions avec le décor laisseront l’occasion à Larry de sortir des petites blagues et les puzzles ne sortent pas de l’ordinaire avec des combinaisons d’objets que vous cumulerez dans votre inventaire et qui vous permettront de passer à la situation suivante. On appréciera, pour les néophytes ou ceux qui en ont marre de chercher, qu’au bout d’un moment, une pression sur la flèche du bas mette en surbrillance la totalité des interactions possibles dans la pièce dans laquelle vous vous trouvez.

Le style graphique est intégralement réalisé sous forme de dessins réalisés à la main par les équipes de CrazyBrunch pour un rendu très propre, le tout affublé d’animations qui n’ont rien à envier aux dessins animés de ces dernières années. Vous visiterez une vingtaine de lieux entre des clubs de strip tease, la plage de Cancun ou encore le centre ville de New Lost Wages. Les voix sont très bien réalisées et, chers francophones, nous avons le droit à des sous-titres ! Même si bien sûr, la plupart des blagues sont difficiles à traduire et que je ne peut que vous recommander d’avoir le tout en VO.

Voici ma vidéo de gameplay du debut du jeu.

Leisure Suit Larry: Wet Dream Don’t Cry #01: Partie 01.

Conclusion:

Leisure Suit Larry Wet Dreams Don’t Dry fait honneur à son héritage laissé par Sierra et fait peau neuve après une demi-douzaine d’années d’absence. Son humour très porté sous la ceinture ainsi que la personnalité attachante de ses personnages, autant anciens que nouveaux, donnent beaucoup d’occasions de décrocher des sourires. Le but principal de ce point’n click humoristique est bien atteint. On pourra noter cependant quelques blagues forcées et un type d’humour qui parlera plus facilement à des grands enfants ou adolescents qui poufferont à la moindre référence sexuelle, mais cela reste la signature de la franchise. Les puzzles restent classiques, à base d’inventaire et de combinaisons d’objets, et l’intégration du tactile est la bienvenue pour une expérience un peu plus fluide que manette en mains.