Après vous avoir mis une vidéo découverte de la démo (que vous pouvez retrouver dans cet article) voici le test du jeu Arise: A Simple Story (Definitive edition) sur Nintendo Switch que j’ai fini par m’acheter.
Depuis le célèbre Journey, les titres oniriques faisant la part belle à l’exploration, la contemplation et la réflexion sont fréquents. C’est au tour d’Arise: A Simple Story, premier jeu des espagnols de Piccolo Studio, de s’inscrire dans cet héritage. L’occasion d’explorer des collines verdoyantes et des recoins enneigés, en passant par les sous-terrains les plus sombres.
Pas le temps pour les présentations. Arise: A Simple Story s’ouvre sur la mort du personnage principal, un vieil homme hirsute, dont le nom n’est jamais évoqué. Après une crémation en bonne et due forme, il est ranimé par une lueur étincelante sur une montagne couverte de neige. La lumière le conduira au travers de nombreux souvenirs, des moments d’insouciance communs à l’enfance à des instants plus tragiques. Entre-temps, le type a acquis une forme de super pouvoir, il est capable de faire avancer ou reculer rapidement le temps, ce qui lui permet de modifier le monde qui l’entoure. D’une saison à l’autre, un amas de neige permettra par exemple d’accéder à un rebord auparavant trop haut, et un rocher tombé au bon moment pourra être rembobiné pour franchir un gouffre. Cette mécanique, mixée à des passages de plateforme, constitue le core-gameplay d’Arise: A Simple Story. Elle se pilote en inclinant le stick droit vers la gauche ou la droite.
Dans Arise: A Simple Story, vous incarnerez un vieil homme dans un voyage au fin fond de ses souvenirs, et notamment ceux de l’histoire d’amour avec son âme sœur qu’il a malheureusement perdu. De votre rencontre, à vos premiers baisers, en passant par des moments plus difficiles (pour ne rien spoiler) vous voguerez sur l’océan de vos souvenirs au travers de 10 chapitres tous différents, tous uniques et disposant tous d’une thématique forte ainsi que d’une identité très prononcée. Que ce soit visuellement, par ses propos ou son ambiance sonore, le titre du studio Piccolo est enchanteur à tous les niveaux et devrait offrir une balade incroyablement romantique et poétique aux amateurs d’histoires touchantes. Arise: A Simple Story fait du bien au coeur et se permet même le luxe d’être fabuleusement addictif tant l’on se prend d’affection pour notre avatar, le tout sans jamais être ni répétitif ni rébarbatif.
Si Arise: A Simple Story est exceptionnel au point des vues des sensations qu’il véhicule aux joueurs, il n’en demeure pas moins un jeu vidéo. De ce fait, l’interactivité et le gameplay qu’il propose se doivent d’être divertissants ou tout du moins assez intéressant pour maintenir l’immersion et la concentration du joueur. Arise: A Simple Story prend donc la forme d’un jeu de plateformes dans lequel vous devrez progresser dans des niveaux variés et aux idées originales afin d’atteindre la fin de ceux-ci, le tout sans game over et sans stress puisque Arise: A Simple Story est là pour délivrer une histoire et non vous mettre au défi. Attention cependant, certains passages seront plus corsés que d’autres, en raison notamment de la lourdeur de votre avatar mais j’y reviendrais plus tard. Chaque niveau du jeu (au nombre de 10 rappelons-le) possède son propre gimmick. En effet, vous contrôlez votre personnage avec le stick de gauche et vous pouvez sauter avec le bouton B, mais le stick de droite possède une fonction particulière. Celui-ci ne gère pas la caméra (celle-ci se gère elle-même très bien dans la majorité du temps) mais gère la mécanique spéciale du niveau. Par exemple, dans un niveau celui-ci gérera la pluie et donc le niveau de l’eau présente dans le niveau vous permettant ainsi de naviguer sur des plateformes flottantes, dans un autre niveau le stick gérera le vent et sa direction, encore dans un autre niveau vous contrôlerez le mouvement d’abeilles sur lesquelles vous accrochez ou dans un autre niveau encore vous contrôlerez le feu et donc la lumière vous permettant de vous repérer. Vous l’aurez compris, chaque niveau du jeu est tout bonnement aussi original qu’enchanteur et le jeu se renouvelle constamment dans ses mécaniques de gameplay.
Visuellement le jeu est sublime et bien modélisé, cependant de l’aliasing est tout de même très présent et pourrait rebuter les joueurs les plus tatillons sur les graphismes. Il faut garder en tête qu’Arise: A Simple Story est un jeu indépendant qui ne possède ni le budget des jeux AAA ni le budget d’autres aventures indépendantes telles Journey. Concernant son gameplay, les niveaux pourront occasionnellement vous irriter quelque peu avec notamment des phases de saut assez précises dans lesquelles la lourdeur de votre avatar (qui est certes un vieil homme) vous pénalisera et pourra vous sortir quelque peu de son univers (mais aussi de vos gonds). Ne pas disposer d’une caméra libre peut s’entendre mais si l’on ajoute l’imprécision des sauts, l’aventure pèche dans son gameplay qui est loin d’être parfait. Certaines actions (comme l’escalade ou l’usage du grappin) manquent aussi de fluidité et seront assez pénibles à subir. Si pour autant rien ne vous donnera envie de simplement quitter l’aventure, il est à noter qu’Arise: A Simple Story n’est pas aussi excellent du point de vue de son gameplay que du point de vue artistique. De plus l’implémentation du gyroscope pour contrôler les éléments, en lieu et place du stick droit, nous paraît totalement gadget et anecdotique. Cet ajout spécialement créé pour la Nintendo Switch, aux côtés du mode photo fonctionnel mais qui comme tout bon mode photo ne s’adresse pas à tout le monde, ne méritait clairement pas une campagne marketing appuyée à lui tout seul.
Une des autres fonctionnalités du titre, à savoir le mode deux joueurs, est elle aussi totalement oubliable puisque à la manière du mode deux joueurs des derniers Mario 3D (excepté 3D World), le second joueur ne contrôlera qu’une portion du gameplay et ne pourra au mieux que handicaper le joueur principal, dans ce cas précis, le second joueur contrôlera à lui tout seul le second stick et donc les gimmicks des niveaux. En ce sens il ne pourra principalement que pénaliser l’autre joueur qui lui n’aura plus le contrôle total de son aventure. Une fonctionnalité sympathique certes mais dispensable, Arise: A Simple Story est surtout un jeu solo qui vous demandera environ 3 heures pour en voir le bout. Oui Arise: A Simple Story est une aventure plutôt courte qui se fera en seulement quelques sessions. Pour ceux qui ne voudraient pas refaire ses niveaux en boucle, sachez que le titre ne dispose malheureusement pas d’une grande rejouabilité à moins de vouloir collectionner toutes les petites illustrations trouvables dans les niveaux.
Arise: A Simple Story (Definitive Edition) est un excellent jeu. Bien qu’assez courte, l’aventure vous entraînera dans un univers poétique aussi original que débordant de bonnes idées de gameplay. Contrôler son héros peut cependant s’avérer quelques fois pénible tant celui-ci est lourd. Vous ne vous ennuierez pas en jouant à Arise: A Simple Story, mais n’attendez rien de son mode coopératif ni des supposés ajouts de cette version Nintendo Switch. Amateurs de jeux poétiques, Arise: A Simple Story saura vous faire voyager au pays des sentiments et sur les flots de la mer des souvenirs de son héros.
Pour terminer, voici la bande annonce de lancement du jeu.
Arise: A Simple Story (Definitive Edition): Bande annonce de lancement.
Concernant les autres ajouts de cette « Definitive Edition », l’artbook et la bande-son sont à télécharger sur mobile via des codes QR et ne sont pas intégrés dans le jeu, nous n’en tiendrons donc tout bonnement pas compte.