Harvestella: Prologue démo: Un râteau pour sauver le monde (Nintendo Switch

Aujourd’hui je me suis encore téléchargée quelques démo sur ma Nintendo Switch et la première est celle de Harvestella.

Avant d’entrée dans le jeu en lui même, un petit message de remerciement pour l’avoir téléchargée apparait ainsi qu’un court descriptif du contenu de la démo et que voici.

Comme pour la plus part des jeux (et aussi des démos) celle-ci dispose d’une sauvegarde automatique.

En 2006, le studio japonais Neverland décida d’emprunter la formule de la série de simulation fermière Stories of Season (Harvest Moon à l’époque) et de la remanier en un RPG. Cela donna ainsi naissance au tout premier jeu de la saga Rune Factory sur Nintendo DS. Une saga qui existe encore grâce à Marvelous malgré la disparition de Neverland. Rune Factory fait désormais des émules chez les indépendants comme dans les grands studios. Harvestella représente la première tentative dans ce genre par le studio Live Wire avec  Square Enix, studio dont on ne présente plus les licences. Harvestella augure-t-il du bon pour Square Enix et pour le genre? Il est temps de répondre à cette question Joy-Con en main.

Un mystère sous les récoltes:

Après avoir créé votre protagoniste, nous commençons avec une cinématique d’un village en feu et d’une mystérieuse fille aux allures spectrales nous guidant à travers les ruines enflammées. Celle-ci prononce des paroles aux significations énigmatiques puis, à peine le temps de resituer les choses, que nous nous retrouvons dans un décor plus coloré et moins chaotique. Nous sommes recueillis par Cres, une femme médecin du village de Lethe. Sans surprise dans le genre, notre personnage ne se souvient que de son nom. Cres et le maire du village nous offrent une maison à l’écart du village afin de prendre le temps de récupérer nos esprits et de nous abriter du Quietus, un phénomène de ce monde se produisant en fin de saison et apparemment dangereux pour quiconque restant dehors durant celui-ci.

Au petit matin, Cres nous introduit aux bases de l’agriculture sur un petit terrain exploitable à côté de la maison. Après quoi nous avons une rapide présentation et visite du village de Lethe avec les commerces que nous offre celui-ci. Notamment un magasin classique où nous pouvons acheter entre autres des graines ou des ingrédients. Nous avons aussi une forge pour nos armes et un restaurateur pour les travaux d’améliorations ou agrandissement de notre résidence. Nous apprenons également que les habitants vivent dans la crainte d’individus nommé “Augure” et, alors que nous tentons d’en savoir plus sur le village et le lore du jeu, une comète s’écrase près du village. Selon les habitants, la comète a certainement un lien avec les Augures. Nous nous y rendons pour trouver un genre de vaisseau sur le lieu d’impact.

A l’intérieur se trouve un individu  dans une tenue étrange et grièvement blessé. Pour Cres et son ami Dam, il s’agit d’un Augure, il n’y a donc aucun intérêt à le secourir. Nous réussissons à convaincre Cres qu’il s’agit tout de même d’un individu en situation critique, et qu’il est de son devoir de médecin de la sauver. L’individu est transporté jusqu’à notre maison et Cres lui prodigue des soins avant de la laisser se reposer sous notre surveillance. Nous découvrons rapidement que sous l’armure se cache une jeune femme. Elle ne se confie pas directement, mais il suffit juste de progresser quelques jours dans notre quotidien agricole pour avoir de premiers éléments sur celle-ci. Elle nous livre des éléments toujours plus intrigants qui nous motivent à en apprendre plus sur elle que sur nous-mêmes.

Après lui avoir porté assistance sur une affaire, elle se présente sous le nom d’Aria et viendrait d’une autre époque emprunt de chaos. Encore secouée par les événements, elle mentionne sa volonté de trouver un moyen de rentrer dans son époque. Sa piste réside dans l’instabilité apparemment grandissante des Lumicycles. Il s’agit de quatre gigantesques cristaux éparpillés aux différents coins du monde et régissant les saisons de ce monde. Elle décide d’enquêter seule sur le Lumicycle proche de Lethe. Inquiets pour elle, nous nous lançons à sa poursuite pour la sauver une nouvelle fois d’un Augure qui tente de la kidnapper. Les mystères n’en deviennent que plus nombreux entre l’objectif des Augures, les anomalies des Lumicycles, les mystères entourant Aria ou notre propre mémoire. Nous décidons d’accompagner Aria dans son investigation des Lumicycles qui est certainement liée à tous les mystères de près ou de loin.

En plus de la quête principale, les personnages clés sont également développés à travers des quêtes qui leur sont propres. Ils possèdent plusieurs niveaux d’affinités débloquant notamment de nouvelles compétences de combat et bonus de stats. Par ailleurs, nous avons également des quêtes secondaires proposées par les PNJ des différents villages du monde puis des petites missions proposées par les fées des Lumicycles. En progressant dans l’histoire, différents personnages clés nous rejoignent. De même pour les fées qui nous rejoignent après inspection des différents Lumicycles liés à celles-ci. La somme de tout ça donne un RPG avec un récit sur plusieurs chapitres avec plusieurs dizaines d’heures de jeu avant d’arriver aux crédits. Nous avons finalement un récit avec quelques facilités de développement mais qui ne tombe pas toujours dans le classicisme.

Le plus surprenant est d’avoir des personnages plutôt attachants ainsi que des PNJ développés et aux histoires parfois profondes ou tragiques, les rendant parfois tout aussi empathiques. Un peu comme Rune Factory sans le côté drague et romance pour notre protagoniste. Ajoutons à ces heures de progression de récit, un quotidien de simulation de ferme gonflant toujours plus la durée de vie comme dans les expériences que sont Stories of Season ou Rune Factory. Ainsi, au-delà du scénario, la progression se fait sur un rythme annuel divisé en saison et en jour sur un temps non réel. Non réel pour dire que l’heure ne passe pas comme dans un Animal Crossing, mais sur un rythme d’une seconde équivalente à plus ou moins une minute. Le temps passant plus rapidement lorsque vous êtes sur la carte du monde. A vous d’avancer ou non dans l’histoire en prenant en main votre nouveau quotidien à la ferme.

Une vie à la ferme plus confortable:

La dualité de genre de Harvestella propose ainsi aux joueurs d’expérimenter un gameplay varié et différent. Nous commençons les premiers jours par nous adapter à l’horloge fictive du jeu, notre consommation d’endurance et notre quotidien agricole. Levé dès l’aube à six heures du matin, les commerces des différents villages ouvrant à huit heures, il est peut-être judicieux de commencer quelques activités fermières durant ce gap. Je ne présente ici qu’un exemple, et, au final il vous appartient de vous organiser et de jouer vos journées à votre manière. Bref, commencer par des activités fermières implique, d’arroser les plantations s’il ne pleut pas, récolter nos légumes ou fruits s’ils sont arrivés à maturité puis les placer dans la boîte d’expédition afin de vendre vos productions et obtenir des revenus le lendemain. Il vous appartient de tout vendre ou en garder un peu à utiliser en ingrédients, notamment pour les cuisiner. N’oubliez pas d’inspecter votre boite aux lettres qui peuvent  contenir des messages et des cadeaux des PNJ ainsi que des quêtes.

S’il vous reste du temps ou si vous n’êtes pas pressés, n’hésitez pas à récolter les matériaux disponibles chaque jour aux alentours de votre exploitation. En plus de la cuisine, si vous avez fait construire un atelier, alors vous pourrez tenter d’utiliser ces matériaux pour fabriquer quelques objets utiles à vos phases d’exploration de donjon sur lesquelles je reviendrais. Notez que cuisiner ou fabriquer des objets consomme du temps de votre journée proportionnel au nombre de recettes ou d’objets que vous fabriquez. Vous perdrez par exemple vingt ou trente minutes pour un plat ou un objet. La cuisine parmi bien d’autres choses ne sont pas disponibles d’emblée dans le jeu. Il faudra progressivement économiser l’argent issu de vos productions pour réinvestir auprès du restaurateur afin de les faire construire ou agrandir votre espace agricole.

Il faut également acquérir via les quêtes du jeu ou les missions de fée de nouveaux outils à exploiter pour vos productions, des notices pour construire de nouveaux objets ou des recettes pour cuisiner de nouveaux plats, tout en sachant que certaines recettes sont régionales ou saisonnières, donc pas nécessairement disponibles à Lethe. Parmi les nouveaux outils, une machine à moudre votre blé pour en faire de la farine ou une machine à presser vos fruits et légumes pour faire du jus. Ces éléments, ainsi que d’autres, permettent de changer progressivement votre routine agricole. Soulignons que les quêtes sont rythmées par un récit autour des personnages du jeu avec de véritable récompenses à la clé afin de vous pousser au déplacement pour les effectuer, et à agencer votre temps pour aller les faire.

Les missions de fée sont répertoriées en une liste d’objectifs souvent faisables sur votre exploitation, des objectifs à base comme  “Récoltez 30 blés stellaires” ou “Cuisinez 5 fois”. Ces objectifs vous rapportent une validation par les fées et se renouvellent avec des chiffres grandissant de plus en plus. En franchissant un certain nombre de validation, les fées vous offrent de nouvelles recettes, notices ou améliorations de vos outils. Cela vous permet toujours de changer subtilement la manière dont vous organisez votre quotidien et gérez votre exploitation. Je parle des plantations, mais sachez que vous pouvez également élever quelques animaux pour avoir des ingrédients ou des matériaux. La comparaison avec Rune Factory ou Stories of Season est naturelle à ce niveau, mais limitons-nous à la comparaison avec Rune Factory. Harvestella propose, selon moi, une simulation agricole plus ergonomique avec une bonne utilisation des gâchettes pour accéder facilement à vos outils les plus importants.

Cela permet d’avoir une expérience qui paraît également moins rigide que la dernière production de Marvelous. Elle nous donne ainsi la forte impression de prendre moins de temps à faire nos activités agricoles pour passer à d’autres activités plus proches du JRPG classique. Une impression qui peut être un défaut pour ceux qui viennent de Rune Factory, puisque la partie agricole n’est pas aussi liée à votre progression dans le jeu que dans la série de Marvelous. Cette partie passe presque comme une activité bonus vous rapportant des revenus supplémentaires. Il est vrai que Harvestella perd beaucoup en subtilité en comparaison à Rune Factory. Il y a par exemple moins de personnalisation, moins de gestion de vos compétences agricoles, moins de gestion du sol, de la qualité de chacun de vos produits ou juste le simple fait que, malgré ce que vous verrez de vos propres yeux, chaque plantation ne vous rapportera toujours qu’un produit. Cela parmi bien d’autres points de simulation rendent Harvestella moins complexe. Pourtant, l’expérience reste convenable et en devient plus accessible pour ceux qui découvrent tout juste le genre.

L’art de bien organiser son temps:

Nous comparons déjà Harvestella avec Rune Factory sur la partie agricole mais la comparaison doit se faire également sur les autres aspects du jeu, notamment l’exploration de zone ou de donjons ainsi que les mécanismes de combat. Si Rune Factory tient encore grandement la route face à Harvestella sur la partie agricole et simulation, selon nous le premier essai de Live Wire pour le compte de Square Enix surclasse certainement Marvelous sur les autres plans. Au niveau des donjons, nous avons des zones à explorer divisées en plusieurs niveaux avec une carte du donjon se dévoilant au rythme de notre exploration. La structure est assez linéaire avec quelques détours pour acquérir des objets ou matériaux cachés.

Certains passages ou raccourcis pour acquérir des objets cachés ou simplement pour avancer dans le donjon nécessitent que vous interagissiez avec le décor pour y accéder, notamment les ponts cassés, les échelles brisées ou les restes d’éboulements parmi d’autres obstacles que vous devrez réparer ou exploser afin de pouvoir avancer. Si les échelles demanderont surtout que vous dépensiez une heure pour être réparée, les ponts, par exemple, nécessitent l’utilisation d’un kit de réparation et d’une heure de votre journée. Il faut savoir que fabriquer des kits de réparation nécessite que vous soyez dans votre atelier, que vous possédiez les matériaux et du temps. Ainsi, en dehors même de votre exploitation et du village, la notion de temps reste importante.

En effet, au-delà de ses réparations qui consomment du temps, des monstres se mettent en travers de votre route pour vous ralentir. De plus, il faut rentrer le soir car passé vingt-deux heures, vos personnages subissent les effets du sommeil et se fatiguent bien plus rapidement. Pour cela, le jeu ne vous oblige pas à refaire le chemin inverse. Vous avez à disposition des objets qui vous renvoient chez vous ou les monolithes portalis qui vous permettent de sauvegarder, modifier votre groupe et aussi de vous téléporter directement chez vous. Les monolithes étant connectés entre eux dans les donjons, vous pouvez les utiliser pour faire un voyage rapide, uniquement à travers les dites zones, c’est-à-dire qu’il n’est pas possible d’utiliser le monolithe chez vous pour faire un voyage rapide vers le cristal d’un donjon.

Autrement dit, seul le retour à la maison via les monolithes est possible pour un déplacement rapide hors d’une zone précise. Les monolithes vous permettent quand même un gain de temps à l’arrivée dans le donjon afin de revenir plus rapidement à l’endroit où vous aviez stoppés votre exploration pour aller dormir. A défaut de révolutionner le genre, le level design des donjons est assez inspiré et réussit à ne pas tomber dans la redondance. Cela permet de garder une impression d’unicité de chacun des donjons et de variété des décors sur la globalité du jeu. D’ailleurs, ceux-ci sont infestés de monstres tentant de vous ralentir et pouvant carrément vous mettre K-O et vous faire retourner chez vous.

Notez que si vous perdez, certes vous êtes renvoyés chez vous, mais vous reprenez connaissance le lendemain. La journée commence à douze heures, et en plus vous devrez payer des frais médicaux à Cres. En revanche, vous conservez ce que vous avez pu obtenir dans le donjon avant de vous évanouir. Cependant, la perte de temps et d’argent sont non négligeables. Pour éviter ces pertes, préparez-vous bien avant l’exploration des donjons, notamment en objets de soin et en plats cuisinés pour vous soigner et restaurer de l’endurance. En effet, si vous avez besoin de vie pour survivre, vous aurez également besoin de votre endurance pour chacune de vos actions. Une endurance certainement déjà entamée avant votre arrivée dans les donjons par vos activités agricoles.

Effectivement, vous aurez besoin de votre endurance pour labourer et arroser vos plantations, mais vous en aurez également besoin pour lancer vos attaques et compétences sur les ennemis dans les donjons. Sans oublier que l’endurance vous permet de cueillir ou récupérer des matériaux à l’intérieur de ceux-ci. L’endurance permet également simplement de courir en maintenant la gâchette ZL. Si vous n’avez plus d’endurance, vous ne pourrez plus récolter tout ça mais vous ne pourrez également plus attaquer. Vous ne pourrez que compter sur vos alliés pour vous ouvrir la voie, si l’I.A. n’est pas trop random pour deviner qu’il faille attaquer l’ennemi. Notez que la nourriture augmente également votre estomac sur un certain nombre de points. Ces points diminuent avec le temps, mais tant qu’il est supérieur à zéro, vous récupérerez progressivement de l’endurance avec le temps. Toutes ces données et préparations doivent être faites consciencieusement pour vous permettre d’avancer confortablement à travers les donjons.

Une étoile bien plus engageante qu’une rune:

Une fois toutes ces données assimilées, il est temps d’engager les ennemis en temps réel dans les différentes zones du jeu. Vous ne contrôlez que votre protagoniste et il est possible de lancer des attaques normales ou des compétences spéciales. Vos alliés engagent le combat lorsque vous avez débuté l’affrontement. Votre groupe peut être constitué de trois personnages dont votre protagoniste. Chaque personnage possède sa classe de combat dénommée ici sous le terme de « Spécialité ». Votre protagoniste possède une habileté exceptionnelle à assimiler aisément ces Spécialités. Ainsi, une fois qu’un personnage a rejoint votre équipe, vous pouvez sélectionner sa spécialité et la jouer. Vous pouvez assigner trois spécialités à votre protagoniste interchangeables en plein combat.

Cet échange se fait de manière intelligente comme pour les outils agricoles chez vous. Il s’agit juste de maintenir la gâchette ZR et utiliser la croix directionnelle pour changer de classe, tandis que maintenir cette même gâchette et appuyer sur les touches principales de la manette permet d’utiliser vos compétences de combat. Si vous ne maintenez aucune gâchette, le bouton Y permet les attaques normales tandis que la touche X permet d’utiliser un objet assigné. S’il s’agit de soin, ceux-ci s’appliquent pour l’ensemble du groupe. La croix directionnelle permet un accès rapide à votre sac pour sélectionner l’objet assigné. Un placement de touche suffisamment ergonomique pour une expérience supérieure à Rune Factory en ajoutant la mécanique de Spécialité. Pour revenir sur ces Spécialités, chacune vous propose un gameplay différent avec un équipement différent et des compétences aux effets tout aussi différents.

Il y a une bonne douzaine de spécialités à débloquer et chacune possède un petit arbre avec des compétences actives et passives à obtenir en échange de « Points de Spécialité » ou PdS. Il est possible d’obtenir ces PdS en tuant des monstres. Ceux-ci vous rapportent aussi des points d’expériences, cependant la montée de niveau ne se fait pas en direct, mais après une bonne nuit de sommeil. Vous obtenez aussi vos revenus provenant de ce que vous avez mis dans votre boîte d’expédition. La montée de niveau augmente un peu votre vie et vos statistiques. Pour les autres bonus il faudra acheter des accessoires ou améliorer votre équipement avec la forgeronne. Des bonus qui pourraient bien faire la différence en les exploitant avec les faiblesses des ennemis, notamment face à des monstres puissants qualifiés de « Peur » ou contre les boss du jeu.

Les donjons ont une petite inspiration des labyrinthes de la licence Etrian Odyssey d’Atlus. En effet, des minis évènements aléatoires, qui peuvent vous procurer des bonus ou malus peuvent se jouer à divers endroit des donjons si vous décidez de les jouer. Puis parmi les, ennemis, les fameux F.O.E d’Etrian Odyssey sont ici les « Peurs ». Ce sont des ennemis entourés d’une aura terrifiante et d’un tout autre niveau qui se promènent sur les zones. Vous pouvez les éviter en étudiant leur pattern de déplacement ou vous confronter à eux si vous vous sentez à la hauteur du challenge. Cela nous permet de rebondir pour revenir au sujet des ennemis puissants, comme ces « Peurs » ou les boss qui se différencient légèrement des affrontements classiques grâce à l’apport des « Interruptions ».

Cette mécanique se déclenche automatiquement en attaquant l’ennemi et en remplissant une jauge. Lorsqu’une « Interruption » débute, les dégâts infligés sur l’ennemi sont multipliés et vous pouvez ainsi concentrer tous vos assauts pour maximiser vos dégâts. En enchainant, il est même probable que vous déclenchez une « Double Interruption » multipliant d’autant plus les dégâts. Cela vous permet également d’enclencher une puissante compétence spéciale avec un allié vous permettant potentiellement de tuer l’ennemi en un coup. La somme de toutes ces fonctionnalités vous permet d’imaginer un système de combat efficace, dynamique apportant un peu d’originalité avec son système de spécialité, sans forcément révolutionner le genre. Selon moi, la partie des combats Harvestella a un avantage sur Rune Factory en proposant un système plus dynamique, à même de convaincre les amateurs d’A-RPG.

Un Action-RPG qui a encore des étoiles à récolter:

Quelques défauts sont tout de même présents malgré ce système plus amusant que celui de Rune Factory et qui nous surprend un peu lors des phases de découverte. Nous l’avions rapidement mentionné mais l’I.A. de nos coéquipiers ne réagit pas toujours au quart de tour. Le système de verrouillage de cible peine à convaincre puisque la caméra ne se centre pas nécessairement sur l’ennemi et la distance de ce verrouillage est ridicule. C’est-à-dire qu’en s’éloignant un peu trop pour rester à bonne distance, notamment en spécialité comme le « Mage », il est possible de perdre le verrouillage sur l’ennemi. Le jeu manque aussi cruellement d’animations de combat mieux réalisées. Elles sont ici un peu raides. Il manque surtout de l’impact dans les coups et du recul lors de l’encaissement des coups.

Aussi, étrangement absent pour un système de combat dynamique, mais il n’est pas possible d’esquiver ou d’enchaîner fluidement nos attaques avec une compétence. L’utilisation de compétences nécessite que nous soyons immobiles à portée de l’ennemi. En dehors des combats, il y a également le système de save uniquement cantonné aux monolithes qui peut rebuter. Surtout au début, puisque l’activation des cristaux se débloquent après facilement deux heures de jeu, et qu’il faut ainsi compter sur l’auto-save de fin de journée lorsque nous allons dormir. Ajoutons en plus qu’en cas d’incident il n’est pas possible de passer les scènes et dialogues pour éventuellement rattraper le temps perdu.

Les quêtes, aussi intéressantes soient-elles, ont à base d’allers-retours incessants avec un système de voyage rapide finalement assez limité comme nous l’avions déjà développé. Il ne s’agit parfois pas de faire le livreur, mais juste pour faire défiler du texte pour nous renvoyer d’un personnage à un autre avant que la quête démarre réellement. Par ailleurs, en poursuivant sur les missions des fées, il était peut être plus judicieux de faire en sorte de pouvoir valider plusieurs objectifs en même temps, puisque nous sommes ici condamner à les valider une par une. En termes de gestion et de simulation, nous avons mentionné le fait que Harvestella manquait de subtilité et de richesse en comparaison à Rune Factory.

En continuant dans cette comparaison, nous allons maintenant les mettre techniquement tous les deux côte à côte. Nous ne parlons pas des Rune Factory 3DS ou « remaster Special » avec leur patte 2D mignonne, et propre à la série. Mettons le dernier en date, appelons Rune Factory 5, à se positionner à côté de Harvestella. Nous allons donner un point à Rune Factory 5 concernant sa tentative de conserver la patte mignonne et colorée de la série. Pourtant, sur le reste, alors même que Harvestella souffre de tare visuelle et qu’il offre un rendu parfois banal issu surtout de sa DA réaliste générique, le jeu de Live Wire propose un résultat techniquement bien plus équilibré que Rune Factory 5.

Nous mentionnons son rendu générique et des éléments parfois qui paraissent avoir « moins d’âme » que Rune Factory 5. Pourtant, les développeurs nous montrent parfois qu’ils ont tenté d’y mettre du sien. On se surprend à s’arrêter devant de beaux décors comme celui du premier donjon face aux feuilles d’arbres rappelant presque les érables d’automne de Kyoto au Japon. Malgré le flou, malgré les textures simples qui pop, malgré les chargements à chaque porte, et malgré la rigidité des personnages, Harvestella est tout de même plus agréable à l’œil avec des environnements moins vide que Rune Factory 5 en TV comme en portable. Le framerate est stable et ne fait pas de vague comme la dernière production de Marvelous.

Encore une fois, Harvestella n’est pas parfait visuellement, mais le travail est beaucoup moins dommageable que Rune Factory 5, avec de temps à autres des environnements qui attirent les regards. La bande-sonore participe aussi beaucoup à nous arrêter sur ces environnements tant elle dépeint souvent merveilleusement mieux la magie de cet univers que le travail visuel. Osons dire que les musiques réussissent à insuffler l’âme aux décors de Harvestella malgré la patte générique du jeu. Les fans du compositeur Go Shiina le reconnaîtront à travers certaines notes et mélodies du jeu avant même de se renseigner sur la personne à l’origine des pistes de Harvestella. Si la performance de Go Shiina est bonne sur des thèmes assez banals liés à accompagner quelques PNJ ou petits événements, elle vous fera rêver lors de vos explorations de ville, de donjon ou lors des combats. Cela n’est qu’un témoignage supplémentaire du talent de ce grand compositeur que vous avez peut être pu entendre sur des jeux comme Ace Combat, Tales of, God Eater ou des oeuvres d’animation comme Demon Slayer. Il ne manque qu’un doublage du jeu pour donner plus de vie à cet ensemble. Alors que nous avons une option de voix japonaise ou anglaise, les phrases doublées du jeu se comptent sur les doigts de la main et le reste ne sont que des extraits vocaux pour accompagner vos attaques.

Voici la bande annonce du jeu

Harvestella: Bande annonce.

Ainsi que ma séquence de gameplay de la première partie du jeu.

Harvestella #01: Partie 01.

Conclusion:

Sur la scène du RPG simulation de vie, si Rune Factory 5 n’a pas su vous convaincre, alors peut être que Harvestella y parviendra. Surtout si vous êtes nouveaux dans le monde fermier mais que vous êtes friands d’aventure et de combat. Si vous êtes un spécialiste de la simulation fermière, Harvestella manquera potentiellement de richesse dans son expérience et pourrait éventuellement vous frustrer par sa simplicité. De même, si le récit de Harvestella est engageant avec des personnages attachants, en tant qu’ARPG, l’expérience proposée par Live Wire et Square Enix manquera peut être d’un peu de punch pour complètement vous convaincre. Pourtant, en tant que porte d’entrée dans cette mixité de genre, Harvestella s’impose certainement comme une belle porte d’entrée pour les apprentis fermiers en quête d’aventure. Une entrée à prix un à une trentaine d’euros, qui nous fait grâce à ses notes de musiques divines et envoûtantes. Si la récolte de cette saison n’est pas parfaite, elle est loin d’être mauvaise pour un premier essai et gageons que la prochaine récolte brillera autant qu’une étoile.

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