The Esclavation of Hob’s Barrow démo: Une aventure tumultueuse (Nintendo Switch)

Je me suis aussi téléchargé la démo de The Excavation of Hob’s Barrow sur Nintendo Switch.

Il y a des jeux qui arrivent à nous intriguer dès que nous posons notre regard dessus. Ces derniers suscitent une attente à la hauteur de leurs promesses, et malheureusement, la plupart ne nous laisse qu’un goût amer à la fin de la partie. A contrario, d’autres expériences réussissent à nous tenir en haleine et à nous émerveiller tout au long de sa progression. The Excavation of Hob’s Barrow fait partie des rares jeux qui appartiennent à cette deuxième catégorie

Développé par Cloak and Dagger Games, un développeur indépendant britannique, The Excavation of Hob’s Barrow est un Point’n Click qui lorgne sur le fantastique et l’horreur. Il est édité par les américains de Wadjet Eye Games et est disponible sur la Nintendo Switch depuis le 23 janvier 2023 au prix de quinze euros.

Avant de commencer le test, je tien à préciser que le jeu ne propose aucune traduction française. Un niveau courant, voire plus (!) en anglais est nécessaire pour jouer à The Excavation of Hob’s Barrow. Surtout moi, qui est habitués moyennement à la langue de Shakespeare, ai dû m’entourer d’un traducteur.

Un jeu à l’ambiance glauque et étrange…

Thomasina Bateman est une antiquaire de renom dans l’Angleterre de l’époque victorienne. Elle prépare d’ailleurs un livre sur sa spécialité, les tumulus, ces anciens cimetières qui contiennent moult vestiges des époques passées. C’est en cette qualité d’experte que Thomasina reçoit une lettre d’un certain Leonard Shoulder qui l’invite à Bewlay afin de fouiller le tumulus de Hob’s Barrow.

Dès son arrivée, Thomisina est face à l’hostilité des habitants qui ne veulent pas d’une étrangère dans leur village. Plus étrange, le fameux Leonard Shoulder est introuvable, et les villageois se braquent en entendant le nom de Hob’s Barrow. Ils feignent l’ignorance face aux questions de l’antiquaire.

Cependant, Thomisina est une femme déterminée, et elle va mener l’enquête pour trouver ce qui se trame dans la ville de Bewlay, et surtout pour localiser Hob’s Barrow.

The Excavation of Hob’s Barrow est un Point’n Click. Le jeu ne révolutionne pas la formule du genre. Nous résolvons des énigmes à l’aide du décor qui nous permettent de progresser. Nous allons devoir parler aux habitants de la ville, les questionner et les aider afin qu’ils puissent nous mener à Hob’s Barrow.

En revanche, à défaut d’être originaux, les développeurs de Cloak and Dagger Games proposent un Point’n Click maîtrisé de bout en bout. Hormis deux ou trois énigmes, la difficulté est bien calibrée et ces dernières sont toutes cohérentes. Nous ne restons jamais bloqués très longtemps, car la réponse est toujours logique.

En liant la narration au Point’n Click, The Excavation of Hob’s Barrow réussit à créer une expérience captivante dans laquelle nous n’avons qu’une seule envie, résoudre l’enquête au plus vite pour en savoir un peu plus.

Car en plus de posséder un très bon gameplay, The Excavation of Hob’s Barrow se démarque par une narration qui frôle la perfection. J’ai été impressionnés par cette qualité d’écriture, par cette maîtrise et cette maturité qui transpirent dans le travail de l’auteur.

… d’une écriture qui frôle la perfection:

Les personnages sont admirablement bien caractérisés, sans jamais tomber dans le cliché. Nous avons une galerie de personnages qui restent dans la mémoire, avec leurs qualités, leurs failles, mais surtout leurs secrets. Même si certains dialogues ne nous aident pas pour avancer dans l’aventure, nous sommes toujours prêts à écouter ce qu’ils pensent les uns des autres afin de mieux comprendre l’univers dans lequel nous évoluons.

The Excavation of Hob’s Barrow est un récit typiquement lovecraftien. C’est un sous-genre de la fiction d’horreur qui ne se focalise pas sur le gore ou le choc, mais qui crée sa dramaturgie autour d’un monde étrange, incompréhensible et mystérieux. Nous avons un personnage pragmatique qui se retrouve confronté à des éléments surnaturels et qui doit remettre en cause son propre monde de rationalité.

Là encore, à défaut de révolutionner les codes du récit, Cloak and Dagger Games propose une histoire maîtrisée qui nous captive jusqu’à son dénouement. Les dialogues sont formidablement bien écrits et je suis encore impressionné par cette écriture intelligente, fine et ciselée à la perfection.

Le seul petit défaut se trouve lors de la résolution où le jeu décide de ne pas nous donner la fin de tous les personnages de Bewlay.

Malheureusement, le jeu n’est accessible qu’en anglais, un anglais assez soutenu pour fermer ses merveilleuses portes à ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Shakespeare. Surtout pour moi, qui est moyennement habitué de cette langue, j’ai dû régulièrement me faire aider d’un traducteur pour ne pas passer à côté d’informations importantes pour le récit.

Comme je l’ai déjà susmentionné, certaines énigmes sont un peu moins cohérentes, et donc moins agréables à résoudre. Elles empêchent le jeu d’atteindre la perfection.

Certaines personnes pourraient être aussi déçues, à l’heure où les récits proposent des structures à choix multiples, de n’avoir que très peu d’influence sur l’histoire qui se déroule sous nos yeux. Pour ma part, je préfére être dirigés dans une narration simple, mais maîtrisée que d’être abandonnés dans une narration multiple, mais mal écrite.

La durée de vie est environ de quatre à huit heures pour un jeu à quinze euros. Je vous propose une fourchette plutôt grande, car vous pouvez foncer sans chercher à découvrir les mystères qui entourent Bewlay. La durée de vie est donc plutôt correcte pour ce genre d’expérience, car même si ces heures représentent un investissement quantitatif moyen, elles représentent en revanche un investissement qualitatif très intéressant.

La version sur la Nintendo Switch est pour moi la meilleure qui se trouve sur le marché. Entièrement tactile, le Point’n Click de Cloak and Dagger Games est un plaisir à jouer, que ce soit en mode docké ou en mode portable. J’ai eu cependant quelques bugs lors de certaines cinématiques quand le menu des objets n’était encore pas fermé.

Les graphismes ne sont pas faits pour tous. Même si la réalisation est irréprochable, certains pourraient ne pas apprécier le pixel art et l’univers angoissant et malsain qui est déployé. Les graphismes sont cependant cohérents et réussissent à renforcer le sentiment d’étrangeté de cette petite ville de Bewlay.

La bande-son est aussi très réussie. La musique est très bonne, la direction des comédiens de doublage est parfaite et les bruitages ne souffrent d’aucun défaut.

Voici une séquence de gameplay découvetre (faut avouer pas très longue vu que c’était la première) que je vous ai enregistré.

The Esclavation of Hob’s Barrow démo: Gameplay découverte.

Conclusion:

Attention, pépite indépendante en vue ! The Excavation of Hob’s Barrow est plus qu’une belle surprise, c’est un incroyable Point’n Click basé sur une narration lovecraftienne maîtrisée de bout en bout. J’ai aimé l’excellente qualité d’écriture, le gameplay simple mais jamais ennuyeux, ainsi que la direction artistique qui sublime cette ambiance morbide. Malheureusement, le jeu n’est disponible qu’en anglais, un anglais très soutenu qui ferme la porte à beaucoup de joueurs potentiels qui mériteraient d’essayer cette incroyable aventure.

Theatrhythm Final Bar Line démo: Quand la musique est bonne (Nintendo Switch)

Je viens de me téléchargé la démo du jeu Theatrhythm Final Bar Line sur Nintendo Switch.

Theatrhythm Final Bar Line est un jeu de rythme édité par Square Enix qui souhaite nous proposer pour les 35 ans de la série Final Fantasy, un jeu de rythme plein de souvenirs et de nostalgie. Nous retrouvons Indieszero aux commandes du développement. Pour rappel, ils sont à l’origine des précédents Theatrhythm sur Final Fantasy (2012) et Dragon Quest (2015) ainsi que de Sushi Striker (2018) et Kingdom Hearts: Melody of Memory (2020). Autant dire qu’ils ont déjà bien travaillé leur sujet et cela ne peut s’annoncer que prometteur pour ce nouvel opus musical.

Sans perdre de temps, le jeu vous met en situation très rapidement avec un tutoriel très efficace. Cependant, on regrette un peu le fait que le paramétrage de la synchro audio/vidéo ne soit pas proposé par défaut. Il faut se rendre dans les options après avoir fini le tutoriel et la modification n’est pas très intuitive au premier abord. Une fois ce petit désagrément passé, le jeu vous oblige à aller dans le mode de jeu Quête en série.

Ça en fait des séries à rattraper:

La principale activité lorsque vous commencez le jeu est donc de débloquer l’intégralité des musiques dans le mode Quête de série pour ensuite y jouer librement dans les deux autres modes: Niveaux musicaux et Combat Multi. Si vous avez fait l’acquisition du pack Deluxe ou Premium, le mode Niveaux musicaux sera déjà peuplé des DLC mais vous n’aurez pas les musiques de base proposées par le titre. Le mode Quête de série vous permet d’accéder à toutes les séries Final Fantasy sorties à ce jour, du I au XV incluant aussi les Crystal Chronicles, les Dissidia, Type-0, Tactics et même Chocobo Dungeon. Vous commencez avec une clé pour débloquer une première série et vous devrez effectuer un certain nombre de musique avant d’en obtenir une nouvelle et ainsi débloquer une nouvelle série. Libre à vous de finir intégralement une série avant de passer à la suivante ou de toutes les débloquer rapidement et y retourner plus tard. Chaque série propose des personnages au format chibi que vous débloquez définitivement dès la sélection de la série. Vous pouvez ensuite, si vous le souhaitez, conserver Aerith pour faire les autres séries (je le sait, je vous voit). Vous avez la possibilité de choisir jusqu’à quatre personnages, toutes séries Final Fantasy confondues, pour créer votre groupe et partir à l’aventure. Bien qu’ils commencent au niveau 1, vos personnages gagneront en niveau et apprendront des compétences qu’ils pourront utiliser en combat ainsi que des invocations.

Le but du jeu est très simple, après avoir choisi le titre de la série Final Fantasy et votre équipe, vous devez affronter des monstres sur le fond d’une musique associée au titre. Vous pourrez ainsi refaire l’histoire de vos séries préférées en mode accéléré et vous remémorer toutes les musiques emblématiques de ces jeux qui ont pu vous bercer.

Vous trouverez deux types principaux d’affrontements, le mode combat appelé BMS et le mode exploration appelé FMS. En BMS, les notes défilent sur 4 rails horizontaux fixes tandis qu’en FMS, les notes arrivent librement et vous devez les jouer au bon endroit. Le jeu à la manette permet de faciliter le gameplay des FMS car le curseur se positionne automatiquement au bon endroit. Le but est de jouer les notes au bon moment. Un troisième type un peu plus rare est proposé, le mode cinématique appelé EMS. Il est identique au BMS à la différence que les 4 rails sont cette fois-ci verticaux et qu’une cinématique emblématique vous sert de décor. Les EMS se débloquent après avoir joué toutes les musiques d’une série.

Les scènes musicales:

Il existe trois types de notes: les rouges qui sont instantanées, une simple pression sur n’importe quel bouton de la manette suffit à les jouer, les vertes qui sont sur la durée, n’importe quel bouton peut les jouer mais il faut le maintenir toute la durée de la note, et les jaunes qui sont instantanées mais avec une direction à appliquer, elles sont jouables exclusivement avec l’un des deux sticks. Il existe des variations de ces notes qui se composent de combinaisons (par exemple: deux rouges en même temps, une rouge et une jaune, plusieurs rouges pendant une verte ou une jaune à la fin d’une verte). Le choix de la difficulté influera sur l’apparition ou non de ces combinaisons. Votre équipe dispose d’une barre de vie et louper des notes la fera diminuer. Loupez trop de notes et votre équipe sera KO, mettant ainsi fin à la musique. Différents niveaux de difficulté sont disponibles pour vous permettre de jouer selon vos envies.

A la fin de la musique, vous obtiendrez une note de performance avec vos statistiques de réussite (ou échec) de notes jouées. Comme tout bon jeu japonais, une note vous sera attribuée de F (nul) à A (super) avec les notes maximales habituelles : S, SS et SSS quand vous obtenez une score proche de la perfection. Vous obtenez deux récompenses à l’issue d’une musique dans le mode Quête en série, de la Rythmie, une monnaie qui permet de débloquer du contenu pour la galerie d’image et de l’expérience pour faire monter en niveau vos personnages. En supplément, chaque niveau propose une quête (jouer avec un personnage précis, réussir un certain nombre de notes, éliminer un maximum de monstres, etc…) que vous devrez accomplir pour obtenir une récompense supplémentaire. Il s’agit souvent d’objets pour améliorer vos personnages, pour booster leur expérience, des cosmétiques, des invocations ou des contenus pour la galerie d’images. Il est important de noter que le niveau de vos personnages n’a aucune incidence sur la réussite des musiques. Vous pouvez donc prendre les personnages de votre choix pour jouer vos morceaux favoris, que ce soit dans le mode Quête de série ou les autres.

Les membres de votre équipe gagnent des niveaux lorsqu’ils participent aux combats. Cela leur permet d’obtenir des compétences et des sorts. Ceux-ci se déclenchent à des moments précis de la musique et il sera important de bien les lire et de les choisir efficacement en fonction des quêtes à accomplir (tout dépend après si vous souhaitez finir le jeu à 100%). Il existe plusieurs archétypes pour vos personnages tels que Support, Soigneur, Magicien, Tank, Attaquant, etc… qui auront leurs spécificités en combat. Des invocations pourront vous accompagner et se déclencher après avoir réussi un certain nombre de notes. Chaque invocation bénéficie d’effets qui pourront aider votre équipe à être plus efficace, infliger plus de dégâts, en subir moins et bien d’autres. Une option bien pratique vous permet d’optimiser automatiquement les sorts/compétences et l’invocation de votre équipe, cela évite les prises de tête. A côté de ça, vous aurez deux éléments purement cosmétiques, le vaisseau qui vous accompagne de niveaux en niveaux ainsi qu’un mog de compagnie. Vous pourrez modifier leurs apparences en les débloquant dans votre progression.

Simple, efficace:

Le mode Niveaux musicaux vous permettra donc de rejouer à tout ce que vous avez débloqué ainsi qu’aux éventuels DLC que vous auriez pu récupérer. Les musiques issues de DLC ou du pack Deluxe ont un petit symbole pour vous l’indiquer. C’est ici que vous pourrez retrouver les EMS et les jouer. Hormis ces aspects, il s’agit exactement du même fonctionnement que dans le mode Quête en série à la différence qu’il n’y aura pas de quêtes à accomplir. Il s’agira de pur scoring ou pour jouer en duo local avec un ami.

Le mode Combat Multi permet de jouer jusqu’à quatre joueurs mais uniquement les musiques en BMS. Vous pouvez choisir de rejoindre des salons existants selon ou de créer le vôtre selon certains critères. Ce mode de jeu inclut une jauge d’explosion qui se remplit en réussissant des notes et que vous pouvez utiliser pour attaquer vos concurrents. Perdre tous ses points de vie n’est pas fatal mais vous fera subir une pénalité à la fin du morceau. Le joueur qui obtient le plus de points à la fin aura le privilège de choisir sa récompense en premier, puis le second, etc… Je n’ai cependant pas pu tester cette partie.

Je sent au niveau de l’interface que le titre a été pensé pour être joué entièrement au tactile, mais le gameplay à la manette est plutôt agréable et n’est pas frustrant. Lors des phases de déplacement de notes, un système d’aide à la visée vient accompagner le joueur ce qui rend l’expérience de jeu vraiment plaisante. Nous avons juste à faire glisser le stick dans la bonne direction sans se soucier de la pression à appliquer pour rester sur le rail. Dans l’ensemble, le jeu est vraiment soigné et joue beaucoup sur la nostalgie des musiques d’antan. Rien à redire sur les bandes sons qui restent toujours aussi cultes et malgré tout ce qui peut apparaître à l’écran, rien ne fait fouillis et nous nous y retrouvons très facilement. Tout est bien dosé et le système de récompenses pousse à l’addiction. Pour la salve de contenus proposés par ce titre et le temps à y consacrer, le prix d’entrée est clairement mérité ! En revanche, il faudra être un vrai musicophile pour tenter l’expérience des packs Deluxe et Premium. Ils apportent des musiques liées à d’autres opus de Square Enix et non plus uniquement de Final Fantasy. On pensera principalement à NieR, Chrono Cross ou encore Octopath Traveler qui valent le coût et le coup mais à 90€ la Deluxe et 110€ la Premium, ils ne seront pas à la portée de tous les porte-monnaies.

Je vous ai aussi enregistré une séquence de gameplay.

Theatrhythm Final Bar Line: Gameplay (partie 01).

Conclusion:

Theatrhythm Final Bar Line propose une expérience musicale très agréable avec de longues heures de jeu et d’écoute pour tout fan de la série des Final Fantasy. Que vous n’ayez aimé que quelques titres ou tous, le jeu met à l’honneur les illustres compositeurs qui ont accompagné une partie de notre enfance ou adolescence. Accessible à tous avec un gameplay très simple, il mêle l’utile à l’agréable et propose efficacement de quoi fêter sobrement les 35 ans de la série Final Fantasy. Bien que le jeu ait des allures un peu simplistes, vous pourriez bien vous retrouver étonnés par son excellente durée de vie.

Eqqo: Une aventure narrative et poétique (Nintendo Switch)

Je me suis acheté un nouveau jeu sur la Nintendo Switch, c’est le Eqqo que je vais vous présenter aujourd’hui.

« Mon nom est Seada. Je suis tisserande. A l’aide de mon fil, je conte les petites et grandes histoires de mon peuple. Des histoires comme celle de l’enfant qui sauva notre vallée… L’histoire de mon fils Eqqo à qui la vie avait tout donné, sauf le sens de la vue. Ses oreilles, cependant, étaient avides des légendes dont je tissais les tapisseries sacrées pour les temples de nos villages. Sa favorite était celle du Dieu Serpent, qui descendait du ciel pour déposer un Oeuf sacré au cœur d’un arbre sans âge… L’Arbre-Mère. Hélas, malgré la beauté des légendes, le monde oubliait les dieux. Bientôt, on parla d’un homme venu d’une autre vallée et qui levait une armée pour asservir et voler. Ce n’était pas une légende, mais une réalité brutale qui frappa notre village, parmi bien d’autres. Eqqo restait un enfant. Un jour il sortit jouer… Et ne revint jamais. Depuis je n’ai cessé de le chercher, l’appeler, le pleurer… En vain. Mais il y a toujours un moyen… un espoir… et cela commença avec un simple fil. » ainsi commence votre aventure dans Eqqo

C’est donc l’histoire d’Eqqo, un petit garçon aveugle et de sa mère tisserande. Ce jeu se déroule sous la forme d’une histoire interactive dans laquelle vous incarnez Seada la tisserande qui va guider son fils tout au long de son aventure à la manière d’un narrateur omniscient en l’aidant notamment à résoudre les mystères d’un immense temple. A l’origine, le jeu est développé par Parallel Studio pour la réalité virtuelle sur smartphone grâce à des casques spécifiques. Eqqo a bénéficié d’une adaptation sur Nintendo Switch qui est très réussie et qui utilise au mieux les fonctionnalités de la console écran tactile, gyroscope… Ce test a d’ailleurs été réalisé essentiellement en mode nomade afin de pouvoir en bénéficier au mieux . Un mode docké existe, mais vous prendrez moins de plaisir à suivre les aventures d’Eqqo qu’en mode nomade, là où le jeu prend du sens.

Un gameplay unique sur Switch !:

Eqqo propose un gameplay encore unique sur Nintendo Switch puisque le gyroscope vous permet de visualiser le monde qui entoure le petit garçon, et ce à 360°. Merci à l’adaptation de la VR ! Vous pourrez ainsi visualiser avec précision tout ce qui vous entoure et découvrir les mécanismes cachés et les fresques partiellement effacés qui recouvrent les murs du temple d’Issa. Un menu constitué de simple point blanc vous permettra de changer la vue dans la pièce afin d’améliorer votre visibilité dans les différents endroits et afin de suivre la progression d’Eqqo.

Pour ses déplacements, vous devrez tapoter l’écran afin de faire du bruit et ainsi de guider le petit garçon aveugle au travers de plaines ou d’un temple. Eqqo a une démarche mal assurée, mais il contournera sans problème les obstacles se dressant sur son chemin ou les escaladera. Il possède peu de capacité, se déplacer, porter l’oeuf sacré et activer quelques mécanismes. L’oeuf, bien que fragile et vulnérable, vous sera utile, car il sera la clé de nombreuses portes et mécanismes. Toutes les autres actions seront effectuées par Seada, c’est-à-dire, vous. Vous pourrez déplacer des objets, faire apparaître des fresques, actionner des leviers et des rouages. Grâce à ces 3 « personnages », vous devrez résoudre les énigmes qui vous barrent la route et éviter les ennemis qui essaient de voler ou de manger l’oeuf sacré, les ombres et le sonneur de cloches.

Une ambiance assez triste mais poétique:

Eqqo est un jeu triste. Dès la bande-annonce, diffusée avant l’apparition du menu, vous vous rendez compte que l’ambiance ne sera pas à la fête. A l’image de Rime, les musiques et les décors que vous traverserez seront poétiques, les mélodies d’ambiance et les bruitages accompagnant parfaitement l’histoire du jeu et vous permettant de réfléchir aux différentes énigmes tout en gardant à l’esprit l’importance de votre quête et la fragilité de votre équipe.

Seada sera toujours présente même si elle n’apparaît pas, ses actions étant omniprésentes et nécessaires pour avancer dans le jeu. Sa voix vous accompagnera, vous contant l’histoire de son fils et de l’oeuf sacré au fur et à mesure de votre progression. Une voix off en français ou en anglais est disponible accompagnée, si vous le souhaitez, de sous-titres. Il est vraiment très agréable d’avoir une narration en français d’autant qu’elle contribue à l’ambiance générale du jeu, entre conte et énigme. Cette dernière, bien que volontairement triste, vous donnera envie d’avancer pour connaître la fin de la légende « de l’enfant qui sauva son village ».

Je vous ai enregistrée la séquence de gameplay que voici.

Eqqo: Gameplay (partie 01).

Conclusion:

Eqqo est un conte interactif touchant qui vous offrira une très belle, mais triste histoire. Celle-ci est intéressante et vous transportera dans un pays lointain où les légendes sont encore bien présentes pour leurs habitants. Le gameplay est innovant et bien pensé. Il vous permet de vous immerger dans le jeu et d’utiliser votre Nintendo Switch autrement. Les graphismes, les musiques et la voix off en français vous offriront une expérience poétique au cœur de cette épopée. Le seul bémol vient des énigmes un peu répétitives, mais Eqqo est un très bon jeu entre réflexion et conte interactif. Il vous faudra entre 5 et 6h pour finir le jeu. Il coûte seulement 6 euros sur l’eshop.

Leisure Suit Larry: Wet Dream Dry Twice (Nintendo Switch)

Le deuxième jeu de la série Leisure Suit Larry (et le dernier que j’ai acheté aujourd’hui) est Wet Dream Dry Twice.

Après un retour bienvenu et salué, Larry Laffer nous présente aujourd’hui la suite directe de ses aventures. Toujours révélateur des mentalités de son époque depuis les années 80, Leisure Suit Larry continue d’enfoncer les portes du politiquement correct et de la décence pour nous offrir ses répliques de tombeur sur le retour. Mais comme la société, Larry évolue à son rythme. Et si cet épisode était celui de l’âge de raison… non faut pas déconner non plus !

Les rêves humides ça mouille les draps:

Seul bémol dans ce déroulement, la quatrième partie du récit, sur les cinq que comporte cet épisode, est moins inspirée. En revenant sur les lieux du dernier épisode en date, dans la ville de New Lost Wages, Larry sort un peu trop de son rôle de playboy. Même si l’aventure est toujours aussi plaisante et offre un final surprenant, nous ne retrouvons pas ce qui a fait l’ADN de la série. C’est une vraie prise de risque de la part des développeurs qui se rapprochent bien plus des canons d’un jeu d’aventure.

Malgré ce revirement, l’humour est toujours omniprésent dans cet opus. Cet humour, qui prend sa source sous la ceinture et qui a fait la joie des joueurs n’a pas disparu, loin de là. Les allusions coquines fusent à cent à l’heure tout le long de notre aventure. Pas une ligne de dialogue ne cache un sous-entendu, ou ne le cache pas d’ailleurs. Larry est en pleine forme et il ne rate aucune occasion pour tenter de montrer à quel point les années 80 fonctionnaient, d’après lui, de manière bien différente. Le décalage avec la technologie et la culture des années 2020 est lui aussi source d’amusement et de moquerie qui font mouche, même si ce décalage est moins exploité que dans l’épisode précédent.

Nos aventures se déroulant dans un archipel paradisiaque, nous allons aussi retrouver pas mal de références. Que ce soit à Mario ou à Monkey Island, une foule de détails sont cachés dans les décors que nous parcourrons. Une foule de phallus se cache aussi plus ou moins bien dans les décors, un choix esthétique qui nous met dans l’ambiance et qui fait rire au début, mais qui se montre lassant à force. Il est aussi regrettable que les conquêtes de Larry se jettent directement sur lui sans aucun préambule. La drague a disparu de cet épisode.

Bien sûr, il faudra toujours mélanger des items improbables pour obtenir l’effet, encore plus improbable, voulu. Souvent matière à prise de tête dans de nombreux titres, cette mécanique, dans ce Larry, n’échappe pas à la règle. Toutefois, de manière générale, j’ai moins souffert sur ce titre que sur d’autre point’n click. Seuls, deux ou trois passages ont demandé le sacro-saint « essai tout ce qui est possible » pour venir mettre en place une interaction difficile à prévoir. De même, la durée de vie semble dans la partie haute du panier des titres du genre. Il aura fallu presque 20 heures pour en venir à bout, il en faudra sans doute moitié moins pour les pros.

Avec la technique ça passe toujours mieux:

La série des Leisure Suit Larry a toujours offert des graphismes soignés, surtout pour ses protagonistes féminins. Ce second épisode, depuis son retour sur le devant de la scène, confirme cet état de fait. Les décors, dans un style très cartoon, regorgent de détails. Il est toujours regrettable que trop peu d’animations ne viennent nous divertir, mais cela ne vient pas non plus gêner la lisibilité. Un mal pour un bien. De manière générale, les animations des personnages sont correctes. Certes, un point’n click ne se juge pas sur ce critère, mais donner l’impression de faire partie d’un dessin animé est toujours un plus. De ce côté, le titre de CrazyBunch ne déçoit pas. Chaque protagoniste a ses mouvements propres. Ce n’est pas du Pixar, mais le rendu est suffisant pour ne pas nous sortir de nos aventures.

La navigation, que ce soit dans les menus ou dans les décors se fait parfaitement, aussi bien en nomade qu’en docké. La gestion des joy-cons est optimale. Les sticks servent à déplacer Larry ou le curseur. Les touches ZL et ZR permettent de faire défiler les points d’intérêts présents dans le tableau, évitant ainsi de rater un item important. Le reste est plus classique, mais associé au tactile en mode portable, c’est un vrai plaisir de naviguer à travers les menus, certes, c’est un peu moins souple qu’à la souris, mais tout aussi ergonomique. Le mode docké perd de cette souplesse, mais il reste tout à fait jouable et permet de profiter de ces plantureuses … aventures dans des conditions plus qu’acceptables.

Si les voix ne sont pas disponibles en français, les sous-titres et les traductions sont de qualités. Nous ne perdons rien de l’humour grivois du titre. Toujours en PEGI 16, les scènes de jambes en l’air sont toujours un peu plus que suggérées, mais restent visibles par un public allant des adolescents pervers avertis aux adultes dépravés consentants. De même, les suggestions de Larry et des truculents protagonistes de nos aventures sont adaptées à la limite d’âge proposée et sont toujours tournées en dérision allégeant ainsi les propos.

Voici ma vidéo de gameplay du début du jeu.

Leisure Suit Larry: Wet Dream Dry Twice #01: Partie 01.

Conclusion:

Qu’on se le dise, Larry Laffer est devenu un adulte ou presque. Fini les listes de conquêtes, il se concentre désormais uniquement, ou c’est tout comme, sur l’élue de son coeur dans une aventure légère et prenante. Ce que la licence a perdu en grivoiserie, elle l’a compensée en clarté sans jamais perdre en chemin l’humour porté sur la chose qui fait sa renommée. Ses énigmes sont toujours un modèle de logique et de débilités assumées. Le décalage entre Larry et les années 2020 s’estompe peu à peu, mais sa quête est d’autant plus attachante. Son gameplay, classique, est porté par des contrôles, optimisés pour nos Nintendo Switch, qui le rendent agréable à jouer peu importe les conditions. Les fans d’humour lubrique et de point’n click y trouveront forcément leur compte et seuls les aficionados de la première heure, attachés aux humiliations subies par Larry, risquent de se plaindre de ce revirement. La série des Leisure Suit Larry a su se renouveler et nous avons hâte de voir sa suite.