Comme j’avais un peut de temps à perdre et pour changer un peut, je me suis dit de faire un article sur les mythomanes, sujet qui m’a semblé intéressant vu mon expérience dans le domaine.
Etymologie: Le recours fréquent, voire permanent, aux mensonges constitue pour le mythomane un moyen de fuir une réalité dont l’acceptation le ferait souffrir. Il élude ainsi cette réalité douloureuse. Le décès d’un proche, l’annonce d’une maladie incurable, une séparation douloureuse, un grave échec scolaire, sentimental ou professionnel, voire un avortement, bref, tout choc émotionnel important peut favoriser une fuite dans une « nouvelle réalité » plus supportable.
Les mythomanes: Aux tous premiers temps, cette personne est adorable. elle se montre à l’image de ce dont elle rêve : être aimé. Elle se comporte comme elle voudrait qu’on soit avec elle, plein de tendresse, de douceur. Son discours trahit cette intensité qu’elle recherche et qu’elle vit dans l’instant, confondant la réalité et l’imaginaire. La frontière, toute en nuance entre les deux, s’efface et elle se projette tout entier sans limite dans l’idéal. La séduction à laquelle elle se livre a sur elle un effet hypnotique. Littéralement, elle l’enveloppe d’assurance. Sa sensibilité exacerbée capte tous les doutes, tous les manques, et il y répond immédiatement. elle pioche des mots plus extrêmes les uns que les autres et très rapidement, trop rapidement, elle prononce des paroles sacrées « je t’aime ». Ses promesses sont absolues, telles que « je ne te ferai jamais de mal », ne mesurant pas le fossé d’une telle utopie. elle doit être parfait, grâce aux artifices du leurre si besoin, pour rencontrer l’amour.
Il ne supporte aucune distance ou recul de la part de l’homme ou la femme sur laquelle il a jeté son dévolu. Il est devenu celui qui peut tout pour l’autre, celui qui le sauvera, celui qui lui permettra d’aimer la vie. Grâce à elle, il espère une réparation de la blessure fondamentale qui le ronge en permanence. Sans cesse, il réclame les mots qu’il attend depuis qu’il est né : « dis-moi que tu m’aimes, dis-moi que je suis digne de ton amour, que tu ne m’abandonneras jamais, plus jamais ». La béance immense dont il souffre exige que le conte de fée dont il a gardé en mémoire le plaisir se matérialise. Comme le héros de ces histoires fantastiques, plus charmant qu’un prince, il est celui qui sortira sa princesse de la solitude, ou tous aussi bien la princesse qui attend que son prince vienne la libérer, écho à sa propre douleur, qui la rendra heureuse et dont il sera aimé en retour pour toujours.
Mais, tel qu’il est, il est convaincu au plus intime de sa chair qu’il ne mérite pas cette ultime faveur. il se défend contre ce regard de l’autre qui lui colle à la peau, qui l’empêche de s’accepter avec ses défauts et aussi ses qualités. Il se mire dans le reflet de la glace froide et ferme les yeux sur les imperfections. S’illusionner est une question de survie. Mais Narcisse est là, constamment qui le guette et lui rappelle qui il est, juste qui il est. La peur d’être laissé sur le carreau le submerge, le panique. C’est insupportable, il s’identifie totalement à qui il voudrait être.
Il veut tellement croire à une autre réalité qu’il la travestit, bien que malgré lui, saisi par une force perverse qui le traverse et le dépasse. Il arrange les composantes de sa vie passée, présente et à venir, afin que la pièce soit conforme à son rêve, afin de conserver sa victime, tellement immergé dans son théâtre qu’il excelle en tant qu’acteur. Le mensonge s’adresse à lui-même avant d’être destiné à l’autre. De plus, à ces yeux, il ne peut être qu’insignifiant car il ne touche pas en essence l’animal meurtri caché sous le costume qui attend simplement de pouvoir aimer corps et âme sans risquer à nouveau d’être balancé au fond du précipice. Dommage qu’il soit si bien caché !
La comédie est tragique. Le scénariste a négligé un détail important. Au bout des fils qu’il manipulait entre ses doigts, il n’y avait ni un spectateur passif, ni une marionnette de chiffon sans mémoire mais une autre, personne elle-aussi et dont le texte n’est jamais la répartie exacte du sien. Le jeu de chacun diffère toujours. La toile qu’il a tissée est de plus en plus distordue. Au moment précis où le décalage apparaît, les incohérences se percutent, le réveil frappe en plein cœur, la confiance se brise et l’échafaudage s’effondre. A sa place, la manipulation se déchaîne dans toute son horreur et le mythomane démasqué dresse un échafaud où il lynche celle que quelques minutes auparavant il adorait encore. Être destitué lui est intolérable. Il évacue sa rage et éclabousse l’être qu’il disait aimer de sa haine.
Malheureusement pour lui, au cours de ses multiples volte-face, il brûle ses derniers atouts et dévoile un jeu pitoyable et médiocre qui n’ensorcèle plus personne, bien au contraire. Alors qu’il s’est saboté tout seul, il accuse l’autre de n’être pas à la hauteur et se défend en attaquant ce qui ne trompe plus que lui-même une fois de plus, une fois de trop. Embourbé dans ses tromperies, il répète le même cycle argumentant pour faire effet qu’il a changé, qu’il a compris, etc., énonçant des faits fictifs pour appuyer ses dires. « Je suppose que tu vas être content, j’ai failli avoir la gueule dehors, c’est toi que j’aime, tu recommences encore, arrête de piquer ta crise, si ca te plait pas t’as qu’à rester ou tu es, il m’a fallu le temps pour le comprendre mais je l’ai compris, je vais chercher quelque chose pour partir, va rejoindre ta chérie, passe un bon week-end ciao,… ».
Conclusion: Contrairement au menteur, le mythomane n’est pas totalement conscient de son mensonge. Il ne distingue pas clairement la réalité des événements issus de son imagination.
Le phénomène est cependant normal dans la phase préadolescente, le jeune enfant se raconte comme étant vraies des histoires imaginaires. Ces mensonges ne sont pas intentionnels, l’enfant croit dans une certaine mesure à ce qu’il raconte. C’est là une étape normale et généralisée de l’enfance.
Quand cette tendance persiste après la fin de l’adolescence, elle est considérée comme un trouble du comportement. Elle est alors qualifiée de mythomanie et peut, non traitée, annoncer un désordre psychiatrique plus grave : névrose ou même psychose.
Je n’adhère pas totalement à l’excuse du choc émotionnel. On connaît tous des deuils, des ruptures, cela ne fait pas de tout le monde des menteurs pathologiques, heureusement.
Et puis, il y a de bons mythomanes qui arrivent à faire croire à leurs scénarios et d’autres dont les mensonges sont si gros qu’on ne peut les croire un seul instant.
Ce que j’adore face à un ou une mytho peu habile qui croit qu’on marche à ses bobards, alors qu’on le ou la capte au premier coup d’oeil, c’est entrer dans son jeu et lui faire croire que je suis dupe. Je prends alors un malin plaisir à le ou la laisser s’enfoncer dans ses délires, tout en remarquant mine de rien, le détail qui tue ….
Oui les mytho il y en as de toute sorte, des bons, des moins bon… et de très mauvais. ^^
Moi quand je voie les bobards de certain, j’ai du mal à imaginer qu’ils soient assez stupide pour aller s’imaginer qu’on va croire ce qu’il raconte.