A ces mots, tous les spectres présents dans la salle, commencèrent à avoir peur pour leur mort. Ils se levèrent tous et étaient prêts à déguerpir au moindre danger. Peu à peu, la panique s’emparait d’eux.
– Je vais récupérer la bouteille, dis-je en m’approchant des deux singes.
Mais à peine avais-je fait un pas vers eux qu’ils partirent comme deux furies. Oups.
– … c’est raté… dis-je à Elaine.
Les spectres dans l’église laissèrent échapper un grand soupir.
– Bien joué Guybrush ! me gronda le gouverneur. Maintenant, je dois les poursuivre pour récupérer ma bière de racine vaudou.
Elle partit tranquillement de l’église en demandant pardon à tout le monde, nous laissant, LeChuck et moi, complètement sur le carreau et sur le postérieur.
– Mais… fis-je… je… hein… que…
LeChuck fit une grosse grimace. Il me poussa de ses deux mains, me forçant à reculer de plusieurs pas.
– Tu as du culot de venir ici pour me provoquer, espèce de freluquet, me cria-t-il. Je n’en reviens pas de ta stupidité.
Il me poussa encore un peu.
– Je devais à tout prix t’empêcher d’épouser le gouverneur Marley, expliquais-je à LeChuck.
Dans la salle, personne n’osait vraiment broncher. Seuls Carla, Meethook et Goodnight tentaient discrètement de s’approcher du système anti-incendie.
– Je me marierai avec elle si je le veux ! répliqua LeChuck. Comment crois-tu m’en empêcher ?
Il me poussa contre un pilier de marbre de l’église.
– Fais attention, je pourrais très bien te taper avec un poulet en caoutchouc ! le menaçais-je.
LeChuck fut comme figé.
– Avec une poulie au milieu ? me demanda-t-il à tout hasard.
– Oui, c’est ça.
Cet objet était curieusement populaire dans le coin, vous ne trouvez pas ? Cela dit, il se mit soudainement à trembler comme une feuille et implora mon pardon.
– Trop tard ! lui dis-je. Subis ma vengeance !
Je portai la main à ma poche puis réalisai que j’avais sacrifié mon arme la plus dangereuse dans la marmite du Singe des Mers.
– Alors ? fit LeChuck à genoux.
– Tu vas rire, mais je crois que je ne l’ai plus.
Le pirate fantôme se redressa soudainement en me souriant. Il sortit son sabre hors du fourreau qu’il n’avait même pas quitté pour son mariage et me le plaça sous la gorge. Il s’apprêtait à me tailler un beau sourire lorsque soudain, il me foudroya du regard en grognant :
– Une mort si rapide serait malvenue, dit-il à l’assemblée.
Il jeta son épée au loin qui trancha au passage la tête de quelques invités. Elle se traîna jusqu’aux pieds de la Reine du Sabre qui ramassa sans attendre un tel cadeau.
– Battons-nous d’homme à spectre, me dit LeChuck.
Je me mis à ricaner d’un ton insolant. Je retroussai mes manches et exposai mes muscles au public.
– Je tiens à te prévenir mon petit LeChuck que je suis une force de la nature, l’avertis-je fair-play.
Les poings de LeChuck grossirent soudainement, jusqu’à atteindre l’ampleur de grosses masses !