Lady Voodoo me regardait tristement. Pas la peine d’être médium pour savoir qu’elle connaissait la triste situation. Je me doutais même qu’elle était au courant bien avant qu’elle ne se passe. Pourquoi n’avait-elle rien dit ? Sûrement une histoire de continuum espace temps ou je ne sais quoi, bref elle ne pouvait pas et voilà, j’en ai marre de vos questions stupides !
– Tu es revenu pour connaître ton avenir, je le sais, me dit-elle.
– Comment avez-vous deviné ? Vous êtes voyante ou quoi ?
Elle leva ses bras au ciel et de nouveau me fit son numéro, avec le langage bizarre et tout le toutim.
– Tu dois d’abord trouver des alliés pour se rallier à ta cause.
Tu parles d’un conseil. Le problème était là !
– Personne ne veut venir ! pleurnichais-je.
D’un geste, elle fit monter sa grande marmite en crane de singe.
– J’ai horreur de ces effets-spéciaux, lui avouais-je. J’ai l’impression de voir des tâches de lumière partout.
– Silence ! gronda-t-elle. J’ai une vision : tu iras sur l’île aux singes pour y détruire l’esprit machiavélique de LeChuck.
– Mais comment ?
– Oooh ! J’ai une autre vision ! Je vois des cannibales qui vivent sur cette île… ils te mangent ? … non : ils t’aident…
Quelle alternative ! On devinait facilement où allait ma préférence.
– Attends deux minutes, fis-je énervé : tu ne sais pas s’ils me mangent ou s’ils m’aident ? Tu ne vaux pas tripette comme voyante !
– La vision n’est pas très claire.
– C’est pas une excuse ! Remboursez ! Allez, rendez-moi mon argent !
Elle me fixa méchamment. Il faisait sombre ici et elle n’était pas bien belle à voir. Oups ! Il ne fallait surtout pas qu’elle devine ce que je venais de penser.
– Pardon, lui dis-je. Continuez, je vous en prie.
Ce qu’elle fit sans plus attendre :
– Je n’ai pas grand chose à dire. Si ce n’est que tu dois être très prudent !
Encore une fois, quel conseil ! Autant me demander de ne pas traverser la rue tant que le petit bonhomme n’est pas vert !
– D’accord, lui dis-je égaré. Je ferais attention à LeChuck…
– Ne crains pas LeChuck. Mais plutôt ce que tu découvriras en toi, ton monde intérieur.
– Je ne connais pas la peur !
– Oh. Tu auras peur. Tu auras peur !
– Bah ! Question terreur vous savez, je suis blasé. J’ai, voyez-vous, une tante qui s’appelle Edna et…
Lady Voodoo s’évanouit dans la nature. Elle ne devait pas aimer mes histoires de famille. En tout cas, elle était vraiment malpolie. Je ne supportais pas quand elle filait comme ça en douce.
Je sortis, en me prenant un mur. J’avais omis d’enlever mes lunettes de soleil et il faisait assez sombre ici. Mince, je les avais cassées aussi. Pffffffff. Décidément, cette histoire de fantôme était bien mal engagée.