Chapitre 4: Petits moments de calme avant la tempête:
Un autre jour venait de se terminer. J’avais dormi toute la sainte journée ! Ces épines de la forêt n’étaient pas si inconfortables que cela finalement. Je n’avais pas réussi à trouver la sortie de la forêt alors j’avais dormis là, pendant au moins vingt heures. Pratiquer la danse du singe à l’endroit n’était pas un exercice facile, mais la danser à l’envers s’était révélé totalement impossible. J’avais définitivement abandonné cette idée après être tombé dans un trou de six mètres de profondeur. Quel crétin pouvait donc avoir laissé ça débouché ? Comme s’il n’y avait pas assez d’instructions dans les alentours !
Heureusement, à mon réveil, je retrouvai les pétales jaunes laissés sur la route de Carla. Ce qui me permit de repartir vers le village de l’île de Mêlée.
Là-bas, je pus montrer au conseil des pirates, toujours au Scumm Bar, le résultat de mes longues et pénibles fouilles.
– Tu peux garder l’élégant T-Shirt, me dirent-ils. On en a des tas comme ça.
Ils me parurent bien peu impressionnés de ma réussite. Tans pis. Je leur demandai ensuite l’adresse de ce Smirk qui devait en théorie m’aider à passer une seconde épreuve.
– Monsieur s’apprête à passer l’épreuve de l’épée ! dit le gros barbu d’un ton moqueur.
– A la sortie du bar, tu vas à droite jusqu’à la grande horloge de la place publique, puis tu vas à la seconde maison de droite. Y’a marqué « Smir » sur la porte, m’expliqua le snobinard.
– « Smir » ? répétais-je interrogatif.
– Le « K » est tombé après qu’un gosse ait tué d’un coup de hache une mouche qui s’était posé sur la porte, m’expliqua le nain.
– Et il l’a eue ? demandais-je intrigué.
– Non. La mouche était posée sur le « S ». A cet age on vise assez mal. Mais le résultat fut le même pour la mouche : morte de crise cardiaque, je pense.
Je me dirigeais vers l’horloge lorsque quelqu’un m’interpella d’une petite ruelle isolée ou même la lumière n’osait pénétrer.
– Viens par ici ! me fit la voix.
Je regardai à droite et à gauche afin de m’assurer qu’on s’adressait bien à moi. Il n’y avait personne dans les environs. Aucun doute possible. Peut-être y avait-il un gars blessé dans cette ruelle peu éclairée. Ou un marchand au noir (22) ? Pourquoi diantre se méfier ? Je me faufilai alors dans la ruelle.
– Salut ? lançais-je au hasard dans l’obscurité.
On n’y voyait goutte. Un coin vraiment idéal pour une embuscade.
– Ohé ? tentais-je alors.
– Tu sais, c’est dangereux de se promener seul dans une rue sombre et déserte comme celle-ci…
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22. Les marchands au noir sur des îles telles que Mêlée sont en réalité les seuls à être parfaitement en règle. D’où, le fait qu’ils soient considérés comme hors-la-loi. On ne rigole pas impunément avec la justice des pirates.