Les mémoires d’un pirate (001)

Première partie: Premiers pas dans la piraterie

Je m’en souviens encore comme si c’était hier. Une nuit splendide, la lune resplendissait comme jamais. C’était l’été, et aux Caraïbes, durant cette saison, il fait chaud de jour comme de nuit. L’île de Mêlée, minuscule petit point à peine visible sur les cartes de navigation, était réputée pour abriter une bande de pirates des plus terribles et des plus cruels que le monde entier ait jamais porté. Récemment l’un des plus ignobles avait trouvé la mort en cherchant l’île aux singes et son secret. Et l’on commençait à manquer de sang neuf sur l’île de Mêlée, il fallait d’urgence des petits jeunes capables de préserver la réputation des pirates de l’île de Mêlée.

C’était pour cette raison que j’avais entrepris de m’aventurer là-bas. Je voulais réaliser mon rêve le plus beau et le plus fou : celui de devenir le plus effroyable de tous les pirates. Enfin je mens un peu, mon rêve le plus beau et le plus fou étant en réalité d’éditer un livre sur les tailles-crayons. Mais bon, ayant lamentablement échoué dans cette tentative, je dus me diriger vers le rêve numéro deux. Mais je savais qu’avant d’être un « effroyable » pirate, je devrais passer par la case du « simple » pirate.

Je partit courageusement du port de Marseille sur un radeau de ma fabrication. Mes
moyens financiers étaient relativement peu élevés. Fou que j’étais ! Imaginer parvenir jusqu’à l’île de Mêlée en radeau ! Mais comme tout le monde le sait, c’était clairement impossible. Rien d’étonnant à ce que ma fabrication maison me laisse tomber à mi-parcours. Ce qui m’obligea à terminer ma longue traversée à la nage (1). Mon aventure s’annonçait plutôt mal. Mais mon expérience dans la ville portuaire de Marseille m’avait habitué à l’eau. Je n’eus aucun mal à atteindre l’île des Caraïbes (2). Bon, il est vrai que je ne faisais pas le fier, j’étais crevé et tout trempé, et j’avoue avec honte m’être assoupi pendant quelques heures après avoir touché le sable chaud de l’île de Mêlée. Mais un peu d’indulgence que diable ! A l’époque, je n’étais pas encore vraiment un homme !

Je rêvais durant mon assoupissement de ma future vie d’honnête pirate… aaah… quel
beau métier ! La piraterie est sans l’ombre d’un doute le meilleur emploi du monde. A égalité avec super héros masqué. Mais je n’aime pas trop les collants. Mais je sais aussi que j’utilise beaucoup de « mais », mais je fais ce que je veux dans mes écrits, mais ! Bref, je m’égare encore une fois ! Parbleu, que ces mémoires vont être dures à écrire !

Donc, ce qui m’attirait par-dessus tout dans ce job fantastique ce n’étaient pas tant les égorgements et les destructions mais plutôt pouvoir naviguer en vieux loup de mer, écumant les Caraïbes pendant des semaines à la recherche de trésors merveilleux… et puis n’obéir à aucune loi m’attirait énormément. Combien de fois dans mon enfance avais-je entendu « Ne met pas les coudes sur la table » ou bien « On ne met pas ses pieds dans les oreilles du chien », et surtout l’insupportable « Enlève ce spaghetti de ton nez ! »… Plus jamais cela n’arriverait, et je pourrais, si je le désirais me mettre deux, voire trois spaghettis où bon me semble sans que personne ne puisse m’en empêcher !

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1. L’histoire est réellement vraie, sans mentir.
2. Bon. C’est juuuuste légèrement romancé. Si.