Les mémoires d’un pirate (095)

– On ne peut pas manger n’importe quoi ! dit Monstre Rouge. Vous ne pouvez pas nous servir à grand chose au point de vue nutrition. Mais si vous aviez une offrande à nous  faire… quelque chose qui ferait plaisir au grand singe… Otis enleva un quart de banane et demi de sa bouche et la tendit aux cannibales.

– Tu crois peut-être qu’on en veut, après que vous les ayez touchées avec vos sales pattes ? cria Requin.
– C’est évident que vous n’avez rien à nous offrir, dit Monstre Rouge en nous menaçant de sa lance.

Mes compagnons avalèrent ce qu’ils avaient dans la bouche comme si c’était leur  dernière bouchée.

– Qu’allez-vous faire de nous ? demandais-je.
– C’est simple : soit on vous mange, soit on vous laisse partir, répondit Monstre Rouge.
– Je choisis la deuxième option ! s’écria Otis.
– Silence ! nous cria fermement Monstre Rouge. Il faut qu’on parle de vous au nutritionniste du village. Venez, je vais vous montrer la chambre d’amis.
– Et toi réveille-toi ! cria Requin à Goodnight.

Les cannibales nous séparèrent en deux groupes et nous amenèrent à ce qu’ils appelaient les chambres d’amis. Nous constatâmes avec soulagement que ce n’était pas les cuisines. C’était une maigre consolation, mais ça nous laissait un peu de temps devant nous. Je me souvins des paroles de Lady Voodoo qui m’avait parlé de ces cannibales. « Soit ils te mangent, soit ils t’aident. La vision n’est pas très claire » ! m’avait-elle dit. J’aurais dû m’en douter depuis le début. Pauvres camarades, ils allaient fièrement à la mort et ne m’en m’accablaient pas pour autant… J’étais fier de mon premier et dernier équipage.

– Si jamais on s’en sort Guybrush, je te ferai la peau moi-même ! me cria Otis avant de disparaître dans une case avec Meethook et Carla.

Bon. Oubliez ce que je viens de dire.

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