Les mémoires d’un pirate (084)

– Guybrush !

Une voix féminine m’appelait. La plus belle des voix que j’avais jamais entendue :
– Elaine !

Nous étions tous les deux enlacés dans l’eau de la mer. Après un terrible duel au sabre avec l’ignoble LeChuck, j’étais parvenu à lui couper la barbe puis la tête, alors que son navire était en train de brûler dans les flammes de l’enfer ! N’écoutant que mon courage, je m’étais emparé de la belle Elaine et m’étais jeté à l’eau. Là, je dus affronter, que dis-je, corriger deux maudits requins géants mutants très très méchants pour qu’enfin nous puissions avoir la paix.

– Vous m’avez sauvée ! Vous êtes mon héros !
– Ce n’était pas si difficile que ça, confiais-je à ma belle. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à enlever…
– Oui ?
– … les poissons de mon pantalon.
– Oh.

Je la regardai droit dans les yeux. Les siens étaient si beaux. Et elle en avait deux en plus.

– Notre première rencontre était un peu bizarre, me dit-elle. Vous aviez du mal à former des phrases complètes. Mais ça arrive à la plupart de gens à qui je parle. A tous mes citoyens en tout cas.

Je la pris dans mes bras et la sortis de l’eau pour l’étendre à mes côtés sur le sable chaud et… bleu ?… oui bleu, curieux ça pour du sable. Discrètement, je jetai un coup d’oeil à sa poitrine. C’est étrange, elle me semblait bien plus grosse que la dernière fois ! Encore plus génial ! C’était le pied ! Le rêve même !

Je détournai mes yeux de son visage angélique. Elle me semblait encore plus belle que le jour de notre rencontre. Sans doute parce qu’elle n’avait plus ce persil entre les dents.

– Je ne suis rien gouverneur. Je ne suis même pas un de vos citoyens. Je ne suis qu’un vagabond, un rien du tout. Pourquoi avez-vous risqué votre vie pour me sauver quand LeChuck fourbement travesti en shérif chauve a tenté de me tuer ?

– Il n’obéissait pas à mes ordres quand il vous a jeté à l’eau.
– Si je m’étais noyé, je n’aurais manqué à personne !
– A moi Guybrush.

Des musiciens itinérants débarquèrent sur la plage. Ils sortaient de l’eau avec leurs violons à la main et ils se mirent à nous jouer une sérénade. C’était magnifique.

– Oh gouverneur…
– Oh, Threepwood…
– Oh Elaine !
– Oh Guybrush!
– Mon petit chou!
– Mon petit soulier vernis !
– Mon petit lapin sauvage !
– Mon petit marin d’eau douce !
– Mon petit agneau des collines !
– Mon petit roudoudou d’amour !
– Mon petit euh…
– Oui ?
– Mon petit… mon petit… ah oui je sais ! Mon petit rat d’égout !
– Quoi ?
– Oublie ça. Je voulais dire mon petit canari en sucre d’orge.
– Oh, c’est beau. Mais ton sabre me fait mal, mon petit Guybrushounet d’amour.
– Ce n’est PAS mon sabre…
– Oh oui ! Embrasse-moi !

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