Les mémoires d’un pirate (040)

– Le roi du coupe-papier ! Le roi du coupe-papier !
– Grrr ! Attends un peu que ce maudit courant ne m’amène vers toi, et on verra, sale fer blanc, si je suis un coupe-papier !

Pendant ce temps, chez la Reine du Sabre…

– Hé bien, parbleu ! criait Carla. Vas-tu te décider à dégainer ton épée, oui ou non ?

Je la regardai avec un grand sourire niais.

– Euh… fis-je tout embarrassé. Tu vas rire mais je crois l’avoir oubliée au fond de l’océan…

Carla me regarda puis laissa la pointe de son épée toucher le sol. Elle souffla puis me lâcha d’un ton méprisant :
– Comment crois-tu pouvoir te défendre ?

Je sortis mon arme secrète.

– Que penses-tu de ce poulet en plastique au regard perçant ?
– La poulie au milieu semble dangereuse. Alors soit ! Finissons-en !

D’un coup rapide elle embrocha le poulet et me le fit valser des mains. Maintenant j’étais véritablement désarmé.

– Moi les poulets, je les passe à la broche ! Les hommes aussi d’ailleurs…

Elle posa un dernier regard sur moi, une sorte d’adieu, leva son sabre au-dessus de ma tête, une sorte d’épée de Damoclès, et c’est à ce moment que la poulie (et le poulet aussi d’ailleurs) retomba sur son pauvre crane. Voilà comment je battis la Reine du Sabre, la plus fine lame que les Caraïbes aient jamais porté.

Un peu d’eau fraîche sur la tête de Carla avait finalement réanimé sa pauvre carcasse. Si je ne lui avais peut-être pas foutu la volée attendue je lui avais au moins foutu une volaille. Cela suffisait amplement à me déclarer vainqueur et à me permettre de remporter une seconde épreuve, finalement pas aussi difficile que je m’y attendais.

Toute étonnée d’être vaincue par un male prépubère tel que moi, Carla me récompensa en retirant sans pudeur, non vraiment aucune pudeur, son T-Shirt moulant (me dévoilant ainsi de bien meilleures armes que son sabre) et inscrivit dessus à l’aide d’un gros feutre « J’ai vaincu la Reine du Sabre » ! Encore un T-Shirt, pensais-je. Mais au moins celui-ci était 100% coton et sentait encore l’odeur fauve de Carla et de son parfum. Après les épreuves, je gagnerai une petite fortune en le vendant au marchand de l’île de Mêlée. Fallait-il être idiot tout de même pour payer une fortune la signature inscrite n’importe où, ou un quelconque objet d’une personne juste parce qu’elle est célèbre !

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