Les mémoires d’un pirate (000)

Prologue:

« Pirates » ! La rage et la peur sommeillant en nous ressortent à ce mot.
« Pirates » ! Des rebelles ne respectant aucune loi, même pas les leurs.
« Pirates » ! Mot qui nous oblige à changer de caleçon dès qu’on l’entend.
« Pirates » ! Voilà ce qui m’a jadis tant fait rêver.
« Pirates » ! Autant de souvenirs, de joies, de peines, que je décide de conter enfin.

Si je prends aujourd’hui même la peine d’écrire dans ce journal, qui fut pendant bien des
années de bord, c’est pour tout simplement y inscrire mes mémoires. Palpitantes et
merveilleuses mémoires. Je dévoilerai tout, sans tabou et aucune honte. Il n’y aura PAS DE SECRET. Je sais déjà à quoi vous pensez. Vous attendez sans doute que je vous révèle enfin le secret des secrets ? Celui de l’île aux singes ? Ah, ah ! Chaque chose en son temps cher lecteur ! Mais laissez-moi d’abord, comme je pense qu’il est coutume de faire dans des mémoires, me présenter. Il n’y a en effet rien de plus crispant que d’ignorer le nom de son correspondant. A part bien sûr la pluie l’été, les banjos mal accordés, les duels à l’épée sans épée… Bref, je m’égare.

Je suis né il y a bien longtemps dans le Sud de la France, en plein milieu de la pittoresque ville de Marseille. Ma date de naissance… aucune idée ! J’ai en fait l’habitude de fêter mes anniversaires le 15 octobre. Mais impossible de me rappeler le jour de ma naissance. Mon pap… père, Raffaele Threepwood, un Italo-Anglais immigré en France, et ma mam… mère Renée Threepwood n’ont rien trouvé de mieux que de m’appeler Guybrush Ernest Fabio Ferdinand… Guybrush Threepwood pour mes fans et proches.

Je suis un pirate redoutable, certains m’appellent même « le Terrible » ! Mais pour arriver à ce titre là, j’ai vraiment dû en baver. « Trois petites épreuves et vous serez un pirate comme nous ! » me dirent-ils. Je n’avais que 20 ans et pour le jeune inconscient (mais beau gosse) que j’étais, cela me parut fort juste. Si seulement j’avais pu saquer les mixtures que ces misérables pirates avalaient à longueur de journée, tout aurait été bien plus simple ! Mes rêves de Grogs et de vaisseaux pirates en étaient-ils donc réduits à cela ? Comment aurais-je pu imaginer rencontrer l’élue de mon coeur, une puissante et magnifique femme affublée d’un prétendant jaloux et bien trop bête pour réaliser que cela fait bien longtemps qu’il a quitté le monde des vivants ! Dire que j’ai rampé à travers la gorge de cet énorme singe en roche pour y trouver un fantôme qui se déplace à trois centimètres au-dessus du sol et brûle sa barbe tous les matins !

Mais par tous les sangs ! Suis-je bête ? Je suis en train de mettre la charrue avant les
boeufs, ou comme on le dit par ici, les voiles avant le bateau. Pour comprendre ce charabia, il me faut revenir au tout début de mon aventure. Jours mémorables pour diverses raisons, bonnes comme mauvaises d’ailleurs. Les jours les plus longs de ma vie, les jours de mon arrivée sur un coin perdu au plus profond des Caraïbes, sur une drôle de petite île : l’île de Mêlée.

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